Les tensions entre le Kosovo et la Serbie sont sur le point de s’aggraver, alors que les dirigeants des deux pays n’ont pas réussi à trouver un accord lors d’une réunion de crise à Bruxelles. Malgré les efforts de Josep Borrell, le patron de la diplomatie de l’UE, il a été impossible de réduire les différences entre le Premier ministre kosovar Albin Kurti et le président serbe Aleksandar Vucic.
Depuis la fin de la guerre en 1999, les relations entre Pristina et Belgrade sont constamment en crise, notamment en raison du refus de la Serbie de reconnaître l’indépendance proclamée par le Kosovo en 2008.
Les discussions entre les deux parties ont déjà échoué en juin, mais M. Borrell pensait avoir trouvé une solution avec un compromis. Cependant, la partie serbe souhaite obtenir une forme d’association des communautés serbes dans le nord du Kosovo, tandis que la partie kosovare exige la reconnaissance de son indépendance par Belgrade avant toute discussion.
Face à cette impasse, M. Borrell a proposé un “processus en parallèle” qui tiendrait compte des deux conditions posées par les deux parties. Malheureusement, le Premier ministre kosovar n’était pas prêt à avancer dans cette direction, ce qui a conduit à l’échec de la réunion.
M. Borrell a également exprimé sa préoccupation face au regain des tensions dans la région et a appelé les deux parties à prendre des mesures immédiates pour les apaiser. Le nord du Kosovo, où se trouve la minorité serbe, est souvent le théâtre de troubles.
En mai, la situation s’est brutalement détériorée lorsque les autorités kosovares ont nommé des maires albanais dans des municipalités majoritairement peuplées de Serbes. M. Borrell a insisté sur la démission de ces maires et la tenue de nouvelles élections comme meilleure solution.
Fin mai, 90 soldats de la Kfor, la force de l’OTAN au Kosovo, ont été blessés lors de heurts avec des manifestants serbes. Bien que le calme soit revenu depuis lors, la situation reste extrêmement instable, selon le général Angelo Ristuccia, commandant de la Kfor.
La communauté internationale doit donc redoubler d’efforts pour prévenir une escalade des tensions entre le Kosovo et la Serbie et faciliter un dialogue constructif entre les deux parties.