
Le trafic aérien à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem a connu une perturbation majeure mardi soir, suite à la détection de drones dans les environs immédiats. Environ 80 vols ont été annulés, affectant la principale plateforme aéroportuaire du pays. Selon la société gestionnaire, la reprise progressive des opérations était attendue pour la journée du mercredi 5 novembre.
Entre 400 et 500 voyageurs ont été contraints de passer la nuit dans l’enceinte de l’aéroport, conséquence directe de ces annulations massives. Ariane Goossens, porte-parole de Brussels Airport, a précisé que plusieurs vols avaient été déroutés vers des aéroports étrangers, notamment aux Pays-Bas, afin de limiter l’impact sur les passagers.
Mercredi matin, la situation semblait s’améliorer. « Les vols peuvent à nouveau être opérés », a déclaré la porte-parole, tout en soulignant que le retour à la normale devrait s’effectuer progressivement au cours de la journée. L’incident a mis en lumière la vulnérabilité du secteur aérien face à la prolifération de drones non autorisés à proximité des infrastructures critiques.
Survols de drones et sécurité des aéroports en Belgique
Skeyes, l’organisme en charge du contrôle aérien belge, a été contraint d’interrompre à deux reprises l’ensemble du trafic aérien au-dessus du territoire national mardi soir. Ces suspensions sont intervenues vers 20h puis à nouveau à 22h, après la détection successive de drones près des aéroports de Bruxelles-Zaventem et de Liège, à l’est du pays.
La Belgique, à l’instar de plusieurs autres États européens ces dernières semaines, fait face à une recrudescence de survols de drones jugés suspects au-dessus de sites sensibles. Ces incidents soulèvent des interrogations sur la sécurité des infrastructures stratégiques et la capacité de réaction des autorités compétentes.
Le week-end précédent, la base militaire de Kleine-Brogel, située dans le nord-est du pays et connue pour abriter des armes nucléaires américaines, a été survolée à trois reprises. Une enquête a été ouverte par le service de renseignement militaire belge afin d’identifier l’origine et les intentions de ces incursions aériennes non autorisées.
Incidents répétés sur des sites militaires et inquiétudes nationales
Le ministre de la Défense, Theo Francken, a refusé d’accuser explicitement la Russie, tout en évoquant la possibilité d’une opération coordonnée menée par « des professionnels » visant à « déstabiliser » la Belgique. Cette déclaration intervient alors que, selon la presse nationale, la base de Kleine-Brogel aurait de nouveau été survolée mardi soir, tout comme la base aérienne de Florennes, qui accueille les récents chasseurs F-35 belges.
Un porte-parole de l’aéroport de Liège a exprimé son inquiétude mercredi matin sur les ondes de la RTBF, déclarant : « C’est inquiétant pour la sûreté nationale ». L’activité de cette plateforme spécialisée dans le fret, notamment nocturne, a été interrompue durant près de six heures. Le trafic a pu reprendre peu avant 2h du matin, selon Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport.
Face à la multiplication de ces incidents, le ministre belge de l’Intérieur, Bernard Quintin, a sollicité la convocation en urgence d’un conseil national de sécurité afin d’évaluer la situation et de coordonner la réponse gouvernementale.



