
Eric Olhats, figure reconnue du recrutement footballistique et ancien mentor d’Antoine Griezmann, a été condamné ce mardi à une peine de six ans de prison pour des faits d’atteintes sexuelles sur mineur. Le Tribunal correctionnel de Bayonne a rendu sa décision après une audience marathon de plus de quatorze heures, marquant un tournant dans cette affaire très médiatisée.
Durant l’audience, Eric Olhats a persisté à nier l’intégralité des accusations portées contre lui, déclarant à la barre : « tout est faux ». Malgré cette ligne de défense, le tribunal l’a reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés. Outre l’incarcération, il se voit interdire à vie toute activité impliquant un contact avec des mineurs, ainsi que l’accès aux enceintes sportives. Une injonction de soins a également été prononcée à son encontre.
La vice-procureure de Bayonne avait requis une peine de huit ans de prison, soulignant la gravité des faits et l’attitude d’Eric Olhats lors de l’audience. « La honte doit changer de camp », a-t-elle affirmé, reprochant à l’accusé de ne pas se remettre en question. Elle a ajouté : « M. Olhats fait aujourd’hui le choix de ne pas se remettre en cause. Il se sent plus fort que jamais et dira même aujourd’hui à l’audience ‘je suis un faiseur de rois’ ».
Témoignages accablants et détails du procès Olhats
Plusieurs plaignants se sont succédé à la barre, livrant des récits particulièrement éprouvants. L’un d’eux a décrit : « J’étais en train de dormir et il s’est mis sur mon dos de manière assez agressive, il a introduit sa main à l’intérieur de mon caleçon et il a commencé à me masturber. Voyant que je ne rentrais pas en érection il a fini par s’arrêter ». Ce témoignage, déjà central lors de l’enquête, a été repris devant le tribunal.
Interrogé sur la suite des événements, ce même plaignant a confirmé avoir sifflé la Marseillaise, sans jamais reparler de l’incident avec Olhats. Il a expliqué avoir contacté la cellule SignalSport après la diffusion d’un reportage télévisé en 2023 : « Quand j’ai vu sa tête, j’ai l’ensemble de mes souvenirs sombres qui sont remontés en un instant ». Contrairement à d’autres victimes, ce jeune homme n’était pas licencié du club mais avait seulement participé à un stage d’été sous la supervision d’Olhats.
Le plaignant a exprimé son incompréhension face à la stratégie de défense de l’accusé : « Je suis vraiment interloqué par autant d’évidences qui sont niées ». Il a qualifié Olhats de « personnage qui a vraiment un problème mental » et a évoqué une « défense minable ». Sa démarche, selon ses mots, visait à « mettre cette personne très nuisible derrière les barreaux ». Il a également confié avoir ressenti de la culpabilité en découvrant le nombre de victimes après lui.
Antoine Griezmann et la médiatisation du dossier Olhats
Un autre plaignant a expliqué sa présence devant la justice pour « que ce genre de personne, de prédateur, ne soit plus au contact des enfants ». Au fil de l’audience, la question d’Antoine Griezmann a été très peu abordée. Olhats a toujours affirmé qu’« il n’y avait jamais rien eu » avec le champion du monde. À la barre, il a déclaré : « Je ne vais pas pleurnicher sur mon sort ».
« Certains penseront que c’est bien fait pour moi », a-t-il ajouté, tout en soulignant la surmédiatisation de son nom liée à la découverte d’Antoine Griezmann. La présidente du tribunal a précisé : « Peut-être que les journalistes sont intéressés par Griezmann mais pas moi », alors qu’Olhats a passé plus de quatre heures à la barre lors de cette journée d’audience.
La représentante du ministère public a insisté sur l’omniprésence d’Olhats dans la vie des plaignants, évoquant une « proximité malsaine » et l’emploi de surnoms tels que « Bibou » ou « Jtm ». Selon la procureure, « en abolissant les frontières entre le lieu sportif et le lieu de l’intime », l’entraîneur instaurait un climat « incestuel ». Elle a conclu : « Il n’a de cesse aujourd’hui à l’audience de parler d’Antoine Griezmann, c’est lui qui en parle ».
Conséquences judiciaires et incarcération d’Eric Olhats
Ce mardi soir, Eric Olhats a regagné la prison de Mont-de-Marsan, où il est détenu depuis la rupture de son contrôle judiciaire en juillet dernier. Sa condamnation marque une étape majeure dans une affaire qui a profondément marqué le monde du football français et soulevé de nombreuses questions sur la protection des mineurs dans le milieu sportif.



