
Le parquet de Paris a initié une enquête préliminaire portant sur le réseau social TikTok, s’intéressant de près à la manière dont son algorithme sélectionne et diffuse certains contenus. Cette démarche fait suite à des préoccupations croissantes concernant l’exposition de publics vulnérables à des publications susceptibles de promouvoir le suicide.
Cette procédure judiciaire intervient après un signalement formel émanant du député socialiste Arthur Delaporte. Ce dernier avait présidé une commission d’enquête parlementaire consacrée à l’impact psychologique de TikTok sur ses utilisateurs. L’enquête a été confiée à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C), relevant de la préfecture de police de Paris.
Dans un communiqué officiel, la procureure de Paris, Laure Beccuau, a précisé que les investigations s’attachent à plusieurs axes essentiels. Il s’agit notamment de vérifier le respect, par la plateforme, de son obligation de signaler les contenus illicites, ainsi que d’analyser le fonctionnement de l’algorithme au regard des informations fournies à l’utilisateur.
Enquête sur l’algorithme de TikTok et contenus sensibles
Le parquet souligne que l’un des points centraux de l’enquête concerne la manière dont TikTok édite et met en avant des contenus pouvant être interprétés comme faisant « la promotion du suicide ». Cette problématique s’inscrit dans un contexte de vigilance accrue autour des réseaux sociaux et de leur influence sur la santé mentale des jeunes publics.
Les autorités judiciaires cherchent à déterminer si la plateforme respecte ses obligations légales en matière de notification et de modération des contenus problématiques. La question de la transparence de l’algorithme, ainsi que celle de la responsabilité éditoriale de TikTok, sont également au cœur des investigations en cours.
Régulation des réseaux sociaux et protection des utilisateurs vulnérables
Le dossier met en lumière les défis posés par la régulation des grandes plateformes numériques. Les enquêteurs devront établir si les mécanismes internes de TikTok favorisent, de manière délibérée ou non, la circulation de contenus dangereux pour les personnes à risque.
Cette affaire s’inscrit dans une dynamique plus large de contrôle des réseaux sociaux, alors que les pouvoirs publics multiplient les initiatives pour encadrer les pratiques des géants du numérique. La question de la protection des utilisateurs vulnérables demeure au centre des préoccupations des autorités françaises.



