
Lors de la vingtième édition des Assises de l’économie de la mer à La Rochelle, Emmanuel Macron a vivement dénoncé les obstacles dressés contre l’expansion internationale des grandes entreprises françaises. Le chef de l’État a souligné que « On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’aller conquérir de nouveaux marchés », insistant sur l’importance de soutenir les acteurs majeurs de l’économie nationale.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions à l’Assemblée nationale, où plusieurs amendements visant à alourdir la fiscalité des multinationales ont récemment été adoptés. Le président a clairement fait référence à ces mesures, qu’il considère comme un frein à la compétitivité des entreprises françaises sur la scène mondiale. Il a rappelé que les secteurs du nautisme, de la voile et du fret disposent de véritables « champions » capables de porter la France à l’international.
Macron a également mis en garde contre toute tentation de repli économique, affirmant que « chaque fois qu’on a voulu expliquer à la France (…) qu’il fallait se replier et ne plus vouloir le grand large, on s’est trompé ». Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre une politique ambitieuse d’ouverture et d’innovation, en dépit des oppositions parlementaires.
Fiscalité des multinationales et réduction du déficit public
La semaine dernière, une alliance entre la gauche et le Rassemblement national a permis l’adoption d’amendements renforçant les prélèvements sur les grandes entreprises. Parallèlement, la gauche plaide pour une remise en cause des aides publiques accordées aux grands groupes, dans l’objectif de réaliser des économies budgétaires et de réduire le déficit public. Ces débats illustrent la fracture persistante autour du rôle de l’État dans le soutien à l’industrie nationale.
Dans ce climat, Emmanuel Macron a rappelé l’organisation prochaine d’un événement « Choose France » destiné à promouvoir l’attractivité du territoire auprès des entreprises françaises. Il entend ainsi renforcer la dynamique d’investissement et d’innovation, malgré les incertitudes politiques et économiques.
Transition énergétique et débat sur l’éolien en mer
Le président s’est également exprimé sur la question des énergies renouvelables, défendant fermement l’éolien en mer. Selon lui, il s’agit d’« une énergie renouvelable abondante et qui participe de notre stratégie de décarbonation ». Il a critiqué les tentatives récentes de certains groupes politiques, notamment Les Républicains et le Rassemblement national, de freiner le développement des installations éoliennes et solaires.
Macron a estimé qu’« il est très mauvais de vouloir opposer le renouvelable au nucléaire », plaidant pour une approche équilibrée et pragmatique. Il a insisté sur la nécessité de poursuivre simultanément les efforts en faveur des deux filières, fidèle à sa doctrine du « en même temps ».
Investissements stratégiques et soutien à l’industrie de défense
Abordant la question des investissements dans la défense, le président a assuré que « nous mettrons en œuvre ce qui est prévu dans la Loi de programmation militaire et les “surmarches” », en particulier pour accompagner la transformation technologique et la montée en puissance de la dronisation. Il a souligné l’importance de garantir les financements nécessaires afin de ne pas laisser les industriels sans appui.
Enfin, Emmanuel Macron a profité de son déplacement en Charente-Maritime pour aborder d’autres enjeux liés à la mer, tels que la décarbonation du transport maritime et la lutte contre la flotte fantôme de pétroliers utilisée par la Russie pour contourner les sanctions internationales. Il a également prévu d’échanger avec des élèves sur les conséquences des écrans et des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes.



