
Entre 2014 et 2024, la France a enregistré une réduction marquante du nombre de fumeurs quotidiens. Selon les données de Santé publique France, le pays compte aujourd’hui quatre millions de consommateurs de tabac en moins qu’il y a dix ans. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de politiques publiques de santé renforcées et d’initiatives de prévention accrues.
La dernière enquête de Santé publique France, publiée à la mi-octobre, révèle que seuls 25% des adultes âgés de 18 à 75 ans consomment désormais du tabac. Cette baisse est particulièrement notable en comparaison avec la période 2020-2022, marquée par la pandémie de Covid-19, où le taux de fumeurs était resté supérieur à 30%. En 2024, la proportion de fumeurs quotidiens atteint 18,2%, contre 28,6% en 2014.
Les autorités sanitaires qualifient cette tendance de « une avancée majeure ». Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, a souligné dans Le Monde : « C’est bien la démonstration que les actions de prévention et les politiques de lutte contre le tabagisme fonctionnent ». Cette dynamique positive résulte d’une succession de mesures réglementaires et de campagnes de sensibilisation menées sur plusieurs décennies.
Les politiques anti-tabac et l’évolution du marché en France
La lutte contre le tabagisme en France s’est structurée dès 1976 avec la loi Veil, qui a introduit les premières restrictions publicitaires. Les années 2000 ont vu l’intensification de ces efforts : interdiction de fumer dans les lieux publics en 2007, interdiction de vente aux mineurs en 2009, puis généralisation du paquet neutre en 2017. La hausse progressive du prix du paquet de cigarettes demeure toutefois la mesure la plus décisive, ayant contribué à diviser par deux les ventes de tabac entre 2000 et 2020, comme le rappelle le quotidien La Croix.
Malgré ces avancées, la diminution du tabagisme n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire ni dans toutes les catégories sociales. Les disparités sociales restent marquées : le taux de fumeurs quotidiens atteint 25% chez les ouvriers, contre seulement 12% chez les cadres. Chez les personnes sans diplôme, la prévalence est de 21%, alors qu’elle tombe à 13% chez les diplômés du supérieur.
Disparités régionales et sociales dans la consommation de tabac
Les écarts régionaux sont également significatifs. En métropole, la part des fumeurs quotidiens parmi les 18-79 ans varie de 14,6% en Île-de-France à 20,9% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Outre-mer, la prévalence est nettement plus faible, comme en Martinique où seulement 9,5% des adultes fument quotidiennement.
Malgré la tendance à la baisse, le tabac demeure un enjeu de santé publique majeur. Chaque année, environ 75 000 décès sont attribués au tabagisme, ce qui représente 13% de la mortalité totale en France, selon une étude de 2019. La France figure encore parmi les pays européens où la consommation de tabac reste la plus élevée.



