
La ville de New York s’apprête à désigner son nouveau maire ce mardi 4 novembre, dans un contexte électoral marqué par une forte mobilisation et une compétition intense. Le candidat en tête des intentions de vote, Zohran Mamdani, 34 ans, se distingue par son appartenance à l’aile gauche du Parti démocrate et son engagement contre la politique de Donald Trump. D’origine indienne et de confession musulmane, Mamdani incarne une nouvelle génération politique dans la métropole américaine.
Les opérations de vote débutent dès 6 heures du matin et se poursuivent jusqu’à 21 heures. Selon Lincoln Mitchell, professeur à l’Université Columbia, la participation devrait être particulièrement élevée pour ce scrutin jugé « très disputé ». Les derniers sondages créditent Zohran Mamdani d’une avance oscillant entre 4,5 et 16 points sur son principal concurrent, Andrew Cuomo. Ce dernier, ancien gouverneur de l’État, se présente désormais en indépendant après sa défaite lors de la primaire démocrate.
Le troisième candidat majeur, Curtis Sliwa, représentant du Parti républicain, a refusé de se désister au profit d’Andrew Cuomo, malgré des positions convergentes sur les questions économiques et sécuritaires. Cette configuration à trois accentue l’incertitude du résultat, même si Mamdani reste le favori.
Participation électorale et dynamique du vote anticipé à New York
Le recours au vote anticipé connaît un essor notable à New York. Près de 735 300 électeurs ont déjà exprimé leur choix avant le jour du scrutin, soit un chiffre quatre fois supérieur à celui de la précédente municipale en 2021. Ce phénomène, selon John Kane de la New York University, peut traduire un enthousiasme marqué pour un candidat ou, à l’inverse, une inquiétude quant à l’issue de l’élection.
L’intérêt pour cette élection dépasse largement les cinq millions d’électeurs inscrits dans la ville, où plus de 60 % de la population est affiliée au Parti démocrate. L’élection du 111e maire de New York, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, suscite ainsi une attention nationale.
Donald Trump s’est régulièrement exprimé au cours de la campagne. Lors d’une interview à CBS, il a déclaré : « si je dois choisir entre un mauvais démocrate (Andrew Cuomo, NDLR) et un communiste (Zohran Mamdani, NDLR), je choisirais toujours le mauvais démocrate ». Malgré cette rhétorique, les propositions de Mamdani relèvent principalement de la social-démocratie, avec des mesures telles que l’encadrement des loyers et la gratuité des bus et des crèches.
Débats internes au Parti démocrate et réactions nationales
La candidature de Zohran Mamdani ne fait pas l’unanimité au sein du Parti démocrate. Plusieurs figures majeures, dont Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, ont choisi de ne pas afficher publiquement leur soutien. Hakeem Jeffries, leader des démocrates à la Chambre des représentants, a déclaré, tout en soutenant tardivement Mamdani, qu’il ne le considère pas comme « l’avenir » du parti.
Des experts interrogés soulignent la spécificité du paysage politique new-yorkais, qui ne reflète pas nécessairement les dynamiques nationales. La campagne a également été marquée par des attaques à caractère islamophobe, dénoncées par Mamdani et par l’ancien président Barack Obama. Ce dernier a salué l’engagement du jeune candidat lors d’un échange téléphonique, selon le New York Times.
Par ailleurs, d’autres scrutins importants se tiennent simultanément dans plusieurs États. Le New Jersey doit élire son gouverneur, tandis qu’en Virginie, la démocrate Abigail Spanberger part favorite pour devenir la première femme à occuper ce poste. En Californie, les électeurs se prononcent sur un redécoupage électoral susceptible de renforcer la position du Parti démocrate, en réaction à une initiative similaire menée au Texas.
Influence des personnalités et enjeux nationaux autour de l’élection municipale
La campagne new-yorkaise a vu l’intervention de personnalités nationales. Elon Musk a publiquement appelé à soutenir Andrew Cuomo, déclarant sur X qu’il préférait voter pour lui plutôt que pour « Mumdumi ou peu importe son nom ». Ces prises de position illustrent la portée nationale de l’élection et la polarisation autour des candidats.
Alors que le président républicain a déployé l’armée dans plusieurs grandes villes démocrates, Zohran Mamdani s’est engagé à s’opposer « farouchement » à la politique anti-immigration et aux poursuites judiciaires visant les adversaires politiques de l’administration Trump. Ce positionnement radical contribue à structurer le débat électoral dans la première ville des États-Unis.



