
La révélation de la commercialisation de poupées à caractère pédopornographique sur la plateforme Shein a provoqué une onde de choc dans les milieux judiciaires et institutionnels français. La haute commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, a publiquement exigé que les acheteurs de ces objets soient identifiés et poursuivis, les qualifiant sans détour de « prédateurs sexuels ».
Cette affaire survient alors que Shein s’apprête à inaugurer son premier point de vente physique à Paris, accentuant la pression médiatique et politique autour de la marque. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été alertée jeudi dernier par courriel, puis a confirmé les faits dès le lendemain. Suite à ces constatations, le parquet de Paris ainsi que l’Arcom ont été saisis le samedi 1er novembre.
Les investigations ne se limitent pas à Shein. D’après plusieurs sources, d’autres géants du commerce en ligne sont également concernés. AliExpress aurait, selon des médias, proposé à la vente des poupées présentant des caractéristiques infantiles et destinées à un usage sexuel. Le Parisien rapporte que la DGCCRF a transmis ces éléments au parquet de Paris, élargissant ainsi le spectre de l’enquête.
Enquête sur la traçabilité des acheteurs de poupées pédopornographiques
Les plateformes Temu et Wish font également l’objet d’une attention particulière de la part des autorités françaises. Cette fois, il leur est reproché d’avoir permis la diffusion de contenus pornographiques sans dispositif de filtrage adéquat pour limiter l’accès à ces produits illicites. La question centrale demeure : comment remonter la piste des acheteurs de ces objets prohibés ?
Les enquêteurs s’appuient sur la coopération internationale et l’analyse des flux numériques pour identifier les transactions suspectes. Les données collectées auprès des plateformes, croisées avec les informations bancaires et les adresses de livraison, constituent les principaux leviers pour remonter jusqu’aux utilisateurs finaux. La collaboration avec les autorités chinoises et les opérateurs de paiement est jugée déterminante dans ce type d’investigation.
Responsabilité des plateformes et enjeux juridiques du e-commerce
La multiplication des signalements met en lumière la responsabilité des plateformes de e-commerce dans la prévention et la détection de contenus illicites. Les dispositifs de filtrage et de modération sont au cœur des attentes réglementaires, alors que la diffusion de produits à caractère pédopornographique constitue une infraction pénale grave. Les autorités françaises insistent sur la nécessité d’une réaction rapide et coordonnée face à ces dérives.
Cette affaire illustre la complexité croissante des enquêtes à l’ère du numérique, où la circulation internationale des biens et des données impose une adaptation constante des méthodes d’investigation. La traçabilité des achats et la coopération entre États apparaissent comme des enjeux majeurs pour lutter efficacement contre la diffusion de contenus pédopornographiques sur Internet.



