
Le conflit en Ukraine demeure au cœur de l’actualité internationale, marqué par une intensification des opérations militaires et des évolutions stratégiques majeures. Malgré les appels répétés à la cessation des hostilités et les sanctions imposées par l’Occident, la Russie poursuit ses offensives terrestres et aériennes, ciblant notamment les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Au cours de la dernière semaine, selon Volodymyr Zelensky, l’armée russe a lancé près de 1 500 drones, 1 170 bombes aériennes et plus de 70 missiles contre l’Ukraine. Le président ukrainien accuse Moscou de viser principalement la population civile, tandis que la Russie affirme cibler uniquement des objectifs militaires. Cette intensification des attaques souligne la gravité de la situation sur le terrain.
Face à cette menace persistante, Kiev a annoncé le renforcement de ses systèmes de défense antiaériens Patriot, fournis par les États-Unis et soutenus par l’Allemagne. Cette mesure vise à protéger les infrastructures critiques du pays, régulièrement attaquées chaque hiver depuis 2022, obligeant l’Ukraine à recourir à des restrictions énergétiques et à l’importation d’électricité.
La progression russe et la situation territoriale en Ukraine
Selon une analyse de l’AFP basée sur les données de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) et du Critical Threats Project (CTP), l’avancée des forces russes reste constante. En octobre, la Russie a conquis 461 kilomètres carrés supplémentaires, un chiffre supérieur à celui de septembre (447 km²) et proche de la moyenne mensuelle observée en 2025, après un pic en juillet (634 km²). La région de Donetsk demeure la zone la plus exposée à ces avancées.
Fin octobre, la Russie contrôlait totalement ou partiellement 19,2 % du territoire ukrainien. Cette proportion inclut la Crimée et des secteurs du Donbass, déjà sous contrôle russe avant l’invasion de février 2022. Les zones concernées englobent à la fois les territoires effectivement occupés et ceux revendiqués par Moscou.
Réarmement européen et enjeux industriels sur le flanc Est de l’OTAN
Dans le contexte du réarmement européen, le groupe allemand Rheinmetall et le gouvernement roumain ont officialisé la création d’une usine de poudre propulsive à Victoria, au centre de la Roumanie. L’objectif affiché est de renforcer la présence industrielle sur le flanc Est de l’OTAN et d’établir une production stratégique sur le territoire roumain.
Un accord signé avec la société d’État Romarm prévoit la mise en place d’une coentreprise, détenue à 51 % par Rheinmetall, pour un investissement dépassant 500 millions d’euros. La capacité annuelle de production atteindra environ 300 000 charges propulsives modulaires, nécessitant 750 tonnes de poudre, auxquelles s’ajouteront 200 tonnes destinées au marché local. La Roumanie, qui partage 650 kilomètres de frontière avec l’Ukraine, dénonce régulièrement des incursions de drones russes dans son espace aérien.
Essais nucléaires : tensions diplomatiques entre grandes puissances
Sur le plan diplomatique, Donald Trump a récemment affirmé que la Russie et la Chine menaient des essais nucléaires « mais n’en parlent pas », sans fournir de précisions sur la nature de ces activités. « On va faire des essais parce que d’autres font des essais. La Corée du Nord fait des essais. Le Pakistan fait des essais », a-t-il déclaré lors d’une interview à CBS.
En réaction, la Chine a nié toute reprise d’essais nucléaires. Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a rappelé lors d’une conférence de presse : « La Chine a toujours adhéré à la voie du développement pacifique, mène une politique de non-utilisation en premier des armes nucléaires, adhère à une stratégie nucléaire basée sur l’autodéfense et respecte son engagement de suspendre les essais nucléaires. »
Le président finlandais Alexander Stubb a, pour sa part, estimé qu’« une nouvelle ère des armes nucléaires » s’est ouverte, soulignant que la « logique de dissuasion » et la « stabilité stratégique entre les superpuissances » sont en pleine mutation. « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère en matière d’armes nucléaires, dans laquelle, malheureusement, l’importance de ces armes ne cesse de croître », a-t-il déclaré à Helsinki.



