Le président de la République de Chypre, Níkos Christodoulídis, a récemment réagi aux propos tenus par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier avait affirmé que « l’île de Chypre cherche à être ajoutée au menu du nouveau jeu impérialiste qui se met en place dans notre région » et insisté sur le fait que « les Chypriotes turcs sont une entité politique dotée d’un “droit souverain” ».
Lors d’une allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture de la 41e session du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la coopération islamique, le président turc a lancé un appel à la solidarité. Il a déclaré : « Je m’attends à ce que vous souteniez encore davantage la lutte des Chypriotes turcs pour les droits, la liberté et la justice sur la base de la solution à deux États. Si Allah le permet, en tant que patrie et pays garant, nous ne laisserons jamais le peuple chypriote turc seul et nous nous tiendrons toujours à ses côtés dans sa juste lutte. »
Chypre et la Turquie : tensions autour de la question chypriote
Informé par la presse de ces déclarations, Níkos Christodoulídis a répondu de manière ferme. Selon lui, « le seul qui se comporte de manière impérialiste dans la région en essayant de mettre en œuvre une approche néo-ottomane, c’est la Turquie. Qu’il demande à tous les États voisins ce qu’ils pensent de la politique de la Turquie dans la région ».
Le président chypriote a également été interrogé sur les motivations du président turc à retarder certains processus diplomatiques. Il a précisé qu’il ne pouvait pas spéculer sur les intentions de Tayyip Erdogan, tout en soulignant que « le retard n’est pas dû à une faute de notre part ».
Dialogue et processus onusien sur la question chypriote
Concernant la perspective d’une rencontre avec le nouveau dirigeant de la République turque de Chypre du Nord, Tufan Erhürman, Christodoulídis a indiqué que ce dernier avait sollicité un délai supplémentaire. Il a précisé qu’il prendrait contact avec lui dans la semaine à venir ou la suivante afin de convenir d’une date pour cet entretien.
Interrogé sur l’absence des Nations Unies lors de cette future réunion, le président chypriote a tenu à rappeler que les discussions s’inscrivent toujours dans le cadre onusien. Il a ajouté que l’organisation internationale continuerait d’apporter son concours à la tenue de cette rencontre. Le rôle des Nations Unies demeure central dans la facilitation du dialogue entre les parties concernées.
