Deux nouvelles mises en examen relancent l’enquête sur les suspects du cambriolage au Louvre
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Deux nouvelles mises en examen relancent l’enquête sur les suspects du cambriolage au Louvre


Deux semaines après le vol spectaculaire perpétré au musée du Louvre, dont la valeur du butin atteint 88 millions d’euros, l’enquête mobilise toujours un nombre conséquent d’agents spécialisés. Plusieurs arrestations ont déjà eu lieu, permettant d’éclairer le profil des principaux suspects impliqués dans cette affaire d’envergure.

Mercredi soir, deux nouveaux individus ont été placés en garde à vue, puis mis en examen et incarcérés samedi. Il s’agit d’un homme de 37 ans, soupçonné d’appartenir au commando ayant dérobé les pièces, ainsi que de sa compagne âgée de 38 ans. Selon la procureure de Paris, Laure Beccuau, ces deux suspects viennent s’ajouter à deux autres hommes, âgés de 34 et 39 ans, résidant à Aubervilliers, déjà écroués depuis mercredi.

Les deux hommes d’Aubervilliers, interpellés le 25 octobre, l’un à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de quitter le territoire pour l’Algérie, l’autre à son domicile, sont également soupçonnés d’avoir pris part à l’opération. « Il y a quatre auteurs, il en reste au moins un à retrouver, plus sans doute le ou les commanditaires », a précisé le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez au Parisien. La procureure a par ailleurs évoqué l’existence possible d’autres complices, notamment en lien avec l’utilisation de « véhicules relais », tout en excluant à ce stade toute complicité interne au musée.

Enquête sur les suspects du cambriolage du Louvre : profils et implications

Concernant leur implication, les deux hommes d’Aubervilliers ont livré des déclarations jugées « minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier », selon Laure Beccuau. Ils sont poursuivis pour vol en bande organisée, passible de 15 ans de réclusion, et pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un vol en bande organisée, exposant à 10 ans d’emprisonnement. L’homme de 37 ans est également visé par ces chefs d’inculpation.

La compagne du suspect de 37 ans est quant à elle poursuivie pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs. Le couple, parents de plusieurs enfants, a nié toute implication. La procureure précise que l’homme « s’est refusé à toute déclaration », tandis que la femme a également contesté les faits lors de son audition.

Leur identification a été rendue possible grâce à la découverte de traces ADN dans la nacelle du monte-charge utilisé lors du vol. Les analyses révèlent que l’ADN de l’homme est significatif, tandis que celui de la femme pourrait correspondre à un « ADN de transfert », c’est-à-dire déposé indirectement. Laure Beccuau insiste : « Tout ça méritera d’être investigué. »

Analyse ADN et antécédents judiciaires des suspects du Louvre

Pour les suspects d’Aubervilliers, l’un d’eux, de nationalité algérienne, a été identifié grâce à des traces ADN retrouvées sur un des scooters utilisés pour la fuite. L’autre homme a vu son ADN relevé sur une vitrine fracturée et des objets abandonnés sur place. Ces éléments scientifiques constituent des preuves cruciales dans l’avancée de l’enquête.

Les deux hommes d’Aubervilliers sont soupçonnés d’avoir pénétré dans la galerie d’Apollon. Ils avaient déjà été condamnés ensemble en 2015 à Paris dans une affaire de vol. L’Algérien de 34 ans, sans emploi récent, avait exercé comme ripeur et livreur. Son complice, chauffeur de taxi clandestin de 39 ans, est connu pour des faits de vols aggravés et doit comparaître prochainement à Bobigny pour dégradation de bien public lors d’une garde à vue.

Le casier judiciaire de l’homme du couple affiche « mention de 11 condamnations, dont une dizaine déjà pour des faits de vol », selon la procureure. Sa compagne, domiciliée à La Courneuve, a exprimé sa détresse devant le juge des libertés, déclarant avoir « peur » pour ses enfants et pour elle-même.

Profils criminels et organisation du cambriolage au Louvre

Laure Beccuau souligne que les profils des suspects ne correspondent pas à ceux habituellement associés au sommet de la criminalité organisée. Elle précise toutefois qu’« aujourd’hui, on a des profils pas très connus en criminalité organisée qui montent assez vite sur des faits extrêmement graves ». Cette évolution interroge sur les dynamiques actuelles des réseaux criminels impliqués dans des opérations d’une telle ampleur.

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