
Le vaste ossuaire souterrain parisien, reconnu comme le plus important au monde, fermera ses portes au public à compter de lundi, et ce, jusqu’au printemps 2026. Cette fermeture temporaire marque le lancement d’un ambitieux chantier de rénovation, prévu pour durer au moins cinq mois. L’objectif principal consiste à assurer la préservation des millions de restes humains déposés dans ces galeries depuis la fin du XVIIIe siècle.
Les Catacombes, situées à vingt mètres sous la surface, sont loin d’être épargnées par l’humidité. « Il y a des zones où il pleut toute l’année », précise Isabelle Knafou, administratrice du site. Le parcours, jalonné de murs composés de crânes et d’os longs, est soumis à des infiltrations d’eau qui menacent la conservation de ces vestiges humains.
L’humidité persistante, combinée à l’éclairage, favorise l’apparition de mousses. « L’humidité est un fléau ici puisque, conjuguée à la lumière, cela crée des mousses. Quand c’est sur la pierre, on peut les traiter. Quand c’est sur les ossements, c’est beaucoup plus compliqué », explique Isabelle Knafou. Les murs d’ossements, « très anciens, sont imprégnés d’eau » en raison de remontées phréatiques, ce qui assombrit leur teinte naturelle.
Gestion de l’humidité et innovations pour la conservation des Catacombes
Certaines sections du réseau restent constamment humides, sans explication définitive, bien que leur position sous des jardins parisiens soit évoquée. Pour contrer ce phénomène, un système de récupération d’eau va être déployé afin d’éviter l’infiltration dans les amas d’ossements. Par ailleurs, l’éclairage sera entièrement repensé.
« On va changer tous les luminaires pour pouvoir utiliser une lumière d’ondes courtes, peu favorable au développement des mousses et des algues », détaille l’administratrice. Ce choix technologique vise à limiter la prolifération de micro-organismes, tout en respectant les exigences de conservation patrimoniale.
Le projet implique la collaboration d’experts spécialisés dans la préservation de sites souterrains sensibles.
<p class="ftvicitationquote”>On va travailler avec des spécialistes, notamment des grottes ornées, pour qu’ils puissent conjuguer à la fois cet enjeu de conservation mais aussi évidemment, un enjeu de scénographie.
<cite class="ftvicitationauthor”>Isabelle Knafou, administratrice des Catacombes de Paris<p class="ftvicitationsource”>à franceinfo
Modernisation du parcours et adaptation à la fréquentation
Le parcours de visite, long de plus de 1,5 kilomètre, attire chaque année près de 600 000 visiteurs. Cette affluence, dans un espace confiné, influence l’environnement intérieur. « Les visiteurs apportent des bactéries, ils créent du CO2. C’est pour ça qu’on doit renforcer le volume des centrales de traitement d’air », ajoute Isabelle Knafou. « Elles ont été conçues plutôt pour absorber 300 000 visiteurs. Il faut qu’on s’adapte à cette nouvelle fréquentation ».
Les travaux prévoient également la valorisation de zones peu connues du public, offrant ainsi une expérience renouvelée à la réouverture. La modernisation des Catacombes s’inscrit dans une démarche de préservation et d’innovation, conciliant conservation patrimoniale et accueil du public.



