
Un ressortissant afghan âgé de 20 ans a été appréhendé à Lyon le dimanche 26 octobre, selon des informations confirmées par le Parquet national antiterroriste. L’individu, qui se trouvait alors en centre de rétention administrative, a été mis en examen mercredi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle ainsi que pour financement d’entreprise terroriste. Il a été placé en détention provisoire à l’issue de sa présentation devant le juge.
Le parquet précise que le suspect est soupçonné d’avoir entretenu des liens avec l’État islamique au Khorasan (EI-K), notamment par l’envoi de fonds et la diffusion de contenus de propagande. Selon les autorités, il aurait également participé à des activités de traduction au profit de cette organisation. Le Pnat indique que l’homme « manifestement adhérent à l’idéologie jihadiste » aurait agi en relais de la propagande de l’EI-K.
Cette affaire intervient dans un contexte d’attention accrue des services de renseignement à l’égard de l’EI-K, une entité surveillée de près par les polices occidentales et russes. L’organisation, active principalement en Afghanistan et au Pakistan, est considérée comme l’une des branches les plus internationalisées du mouvement djihadiste.
Radicalisation en ligne et menaces terroristes sur le territoire national
La directrice de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Céline Berthon, avait récemment souligné sur franceinfo le « défi majeur » que constitue la radicalisation via internet. Elle évoquait alors une menace terroriste « surtout portée par une mouvance endogène », c’est-à-dire des individus présents sur le sol français mais susceptibles d’être influencés ou dirigés depuis l’étranger.
Selon Céline Berthon, ces menaces émanent principalement de jeunes personnes, souvent exposées à la propagande en ligne émanant de groupes tels que l’État islamique en Syrie, en Irak, ou encore l’EI-K en Afghanistan et au Pakistan. Cette dynamique complexifie la détection et la prévention des actes terroristes, en raison de la porosité des frontières numériques et de la capacité des organisations à cibler des publics variés.
Évolution de la menace djihadiste et rôle de l’EI-K dans la propagande internationale
En septembre 2024, Olivier Christen, procureur antiterroriste, avait mis en avant l’intensification de la menace djihadiste, attribuée à la fois au contexte géopolitique et à la reconfiguration de l’État islamique, notamment en Afghanistan. Il soulignait que l’EI-K s’était affirmé comme la branche la plus tournée vers l’international.
Lucas Webber, cofondateur du site spécialisé Militant Wire, déclarait à l’AFP : « L’EI-K s’est imposé comme la branche de l’EI la plus tournée vers l’international. Il a produit de la propagande dans plus de langues que n’importe quelle autre filiale depuis l’apogée du califat (autoproclamé) en Irak en Syrie. » Cette capacité multilingue renforce la portée de l’organisation et sa dangerosité potentielle à l’échelle mondiale.



