
Pauline Amelin, réalisatrice et scénariste de 36 ans, partage une expérience désormais courante parmi les propriétaires d’animaux de compagnie : la création d’un compte Instagram dédié à son chien. Avant l’arrivée de Sally, son cocker à la robe dorée, elle affirmait pourtant : « Jamais je ne lui ouvrirai un compte Instagram, c’est ridicule ». Mais en mai 2022, lorsque Sally a eu huit mois, elle a finalement cédé à la tentation.
La motivation principale de Pauline était de dissocier sa vie professionnelle de sa passion pour son animal. « En fait, je publiais énormément de photos d’elle sur mon compte personnel, où je parle aussi de mon activité professionnelle. A un moment, je me suis dit qu’il valait mieux ne pas mélanger les choses, pour que les gens qui suivent mon travail artistique ne se retrouvent pas à regarder 20 stories sur mon chien par semaine… » Cette décision illustre une tendance croissante à segmenter les contenus sur les réseaux sociaux.
Animaux domestiques et réseaux sociaux : multiplication des comptes dédiés
Le compte @sallylecocker rassemble aujourd’hui un peu plus d’une centaine d’abonnés. Les publications permettent de suivre Sally dans ses diverses aventures : vacances, balades urbaines, sorties à la plage, visites chez le vétérinaire ou encore séances chez le toiletteur. La majorité des clichés mettent en scène Sally seule, mais certains dévoilent également des moments partagés avec sa propriétaire.
Pauline s’amuse de la ressemblance entre elle et son animal. « Mon chien poste beaucoup de photos de moi ! » plaisante-t-elle, avant d’ajouter : « Bien sûr, on se ressemble. Comme moi, elle a un côté girly revendiqué, c’est une petite princesse. » Cette personnification de l’animal, fréquente sur Instagram, contribue à renforcer l’attachement de la communauté d’abonnés.
Photographie animalière et perception des animaux sur Instagram
La question de savoir si Sally apprécie d’être photographiée reste en suspens. « J’ai l’impression qu’elle se reconnaît dans le miroir ; sur les photos, je ne sais pas trop », confie Pauline. Ce doute souligne les limites de l’interprétation humaine des comportements animaux face à la médiatisation numérique.
Ce phénomène, loin d’être isolé, s’inscrit dans une évolution des usages numériques où les animaux de compagnie deviennent de véritables figures publiques sur les plateformes sociales. Les propriétaires cherchent à préserver leur identité tout en offrant à leur animal une vitrine dédiée, adaptée aux attentes d’une audience spécifique.
Comptes Instagram d’animaux : entre identité numérique et vie privée
La création de comptes séparés pour les animaux domestiques répond à un besoin de cloisonnement entre sphère personnelle et exposition publique. Cette pratique témoigne d’une réflexion sur la gestion de l’image et de la vie privée à l’ère des réseaux sociaux. Les animaux, bien qu’inconscients de leur notoriété, deviennent ainsi des ambassadeurs involontaires de la vie connectée de leurs maîtres.



