En Camargue, la dermatose nodulaire bouleverse la fin de la saison taurine
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En Camargue, la dermatose nodulaire bouleverse la fin de la saison taurine


La filière taurine camarguaise traverse actuellement une période de grande incertitude. Depuis plusieurs semaines, les éleveurs sont contraints de maintenir leurs troupeaux à l’intérieur des exploitations. Cette mesure de confinement, en vigueur jusqu’au 1er décembre, vise à limiter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie bovine qui, bien que non transmissible à l’homme, suscite de vives inquiétudes dans la région.

Olivier Fernay, éleveur de 250 têtes, témoigne de la situation : les bêtes ne peuvent plus quitter leur enclos, ni participer aux traditionnelles abrivados. Cette restriction, appliquée par précaution alors qu’aucun cas n’a été détecté dans les Bouches-du-Rhône, bouleverse profondément le calendrier des festivités taurines de fin d’année.

La fédération des manadiers a acté, à l’unanimité, l’interdiction de toute sortie de taureaux camarguais dans les rues ou les arènes jusqu’à la date butoir. Cette décision met un coup d’arrêt brutal à la saison taurine 2025, à l’exception notable de la tauromachie espagnole. Dans ce cadre particulier, les animaux ne réintègrent pas les élevages après les spectacles, ce qui limite le risque de dissémination du virus.

Annulations d’abrivados et incertitudes sur la saison taurine camarguaise

Une nouvelle évaluation de la situation sanitaire est attendue pour le 4 novembre. D’ici là, la plupart des événements taurins restent suspendus. Seul le festival caritatif prévu aux arènes de Méjanes le 9 novembre demeure, pour l’instant, maintenu. Les organisateurs et les aficionados restent dans l’expectative quant à la suite de la temporada.

Les abrivados, moments forts de la tradition camarguaise, sont particulièrement impactés. Le festival emblématique des Saintes-Maries-de-la-Mer, programmé les 10 et 11 novembre, se déroulera sans la présence des taureaux dans les rues. Même scénario pour les fêtes votives de Saint-Rémy-de-Provence et la journée taurine de Grifeuille à Arles, déjà reportée sine die.

Exportations bovines et gestion de la dermatose nodulaire en Camargue

Dans ce contexte tendu, une note positive vient de la levée de l’interdiction d’exportation des bovins. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a autorisé la reprise des échanges après plus de deux semaines de blocage. Ce répit offre un soulagement temporaire aux éleveurs, qui redoutent toutefois une extension de la maladie au département dans les mois à venir.

La vigilance reste de mise pour l’ensemble des acteurs de la filière. Les conséquences économiques et culturelles de cette crise sanitaire pourraient s’avérer lourdes, alors que la Camargue s’efforce de préserver ses traditions face à une menace épidémique persistante.

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