
Les contrats obsèques connaissent une popularité croissante en France, suscitant à la fois intérêt et préoccupations. En 2023, ces dispositifs ont couvert environ 205 000 décès, soit près d’un tiers du total annuel, selon une enquête relayée par RMC et réalisée par l’UFC-Que Choisir en collaboration avec l’Unaf. Cette progression traduit une volonté marquée des Français d’anticiper le financement de leurs funérailles afin de soulager leurs proches.
Pourtant, l’étude met en lumière un déficit d’information concernant les alternatives existantes. De nombreuses familles ignorent qu’il est possible de régler directement les frais funéraires à partir du compte bancaire du défunt. D’autres solutions, telles que les prestations de la Sécurité sociale, le capital décès réservé aux fonctionnaires ou encore les contrats collectifs d’entreprise, restent souvent méconnues.
Ce manque de clarté contribue à l’essor des contrats obsèques, mais expose également les souscripteurs à certains risques financiers. La méconnaissance des options disponibles limite la capacité des familles à faire des choix éclairés et adaptés à leur situation.
Surcotisation et rentabilité des contrats obsèques
Le principal écueil identifié concerne la surcotisation, c’est-à-dire le versement de montants bien supérieurs au capital garanti. L’enquête cite notamment le cas d’un couple ayant souscrit en 2012 un contrat viager, pour lequel 7 000 euros ont été versés afin de garantir un capital de seulement 3 000 euros. L’absence de plafonnement légal et la multiplication des frais annexes imposés par certains assureurs aggravent ce déséquilibre.
Selon les données recueillies, sur les 1,8 milliard d’euros de cotisations collectées chaque année, moins de la moitié est effectivement reversée aux familles bénéficiaires. Ce différentiel représente une source de revenus substantielle pour les compagnies d’assurance, au détriment des assurés et de leurs proches.
Réformes souhaitées et encadrement du secteur funéraire
Face à ces constats, les associations de consommateurs réclament une intervention des pouvoirs publics. Elles préconisent la mise en place d’un plafonnement du cumul des cotisations viagères, ainsi qu’un recensement systématique des contrats non réclamés. La standardisation de l’information à destination des familles figure également parmi les priorités identifiées.
Les associations insistent enfin sur la nécessité d’une meilleure coordination entre assureurs, collectivités locales et opérateurs funéraires. L’objectif est de garantir le versement du capital dans des délais raisonnables et d’assurer une information transparente des bénéficiaires, afin de limiter les situations de déshérence et d’optimiser la protection des souscripteurs.



