Le dernier baromètre politique révèle une chute spectaculaire de la confiance accordée au président de la République. Emmanuel Macron enregistre désormais un taux de confiance de seulement 11 %, soit une baisse de 5 points en un mois. Ce score égale le niveau le plus bas jamais atteint sous la Ve République, précédemment observé par François Hollande en septembre 2016.
Cette évolution, redoutée depuis plusieurs mois par l’exécutif, marque un tournant dans la perception du chef de l’État. Pour atteindre un seuil aussi faible, il ne suffit pas que l’opposition refuse sa confiance : une part significative de ses propres soutiens se détourne également. Macron conserve l’appui de 71 % des sympathisants Renaissance, mais ce chiffre tombe à 53 % chez les partisans de la coalition Ensemble (MoDem, Horizons, Renaissance) et s’effondre à 14 % parmi les Républicains.
La dynamique observée traduit un isolement croissant du président, dont la base électorale se fragmente. La désaffection ne se limite plus aux adversaires traditionnels, mais touche désormais les rangs centristes et modérés, révélant une crise profonde de légitimité et d’adhésion.
Baromètre politique et confiance des partis en Emmanuel Macron
Sur le plan gouvernemental, la situation contraste avec celle du Premier ministre, qui bénéficie d’une embellie notable. Sa cote de popularité progresse de 5 points, portée par le soutien massif des sympathisants du socle majoritaire (75 %), mais aussi par une remontée significative auprès des socialistes (34 %, soit +14 points) et des Républicains (46 %, soit +9 points).
Cette amélioration reste toutefois précaire. Elle s’explique par une recherche de stabilité dans un contexte politique marqué par l’incertitude et la volatilité des opinions. Le regain de confiance envers le Premier ministre apparaît ainsi comme une réaction conjoncturelle, plus qu’un véritable retournement de tendance durable.
Les données du baromètre mettent en lumière la fragilité des équilibres politiques actuels. Tandis que le président atteint un plancher historique d’impopularité, la moindre progression de l’exécutif est soumise à des fluctuations rapides, dictées par les attentes et les déceptions successives des différents segments de l’électorat.
Évolution de la popularité et implications pour la majorité présidentielle
Le décrochage d’Emmanuel Macron interroge sur la capacité de la majorité à maintenir une cohésion interne. L’effritement du soutien au sein même des alliés traditionnels complique la gestion des rapports de force parlementaires et accentue la pression sur l’exécutif pour renouer avec une dynamique positive.
Dans ce contexte, la comparaison avec le précédent quinquennat de François Hollande prend tout son sens. Le niveau de confiance actuel du président Macron symbolise une crise de confiance inédite, qui pourrait peser durablement sur la suite de son mandat et sur la stratégie de la majorité en vue des prochaines échéances électorales.
