
Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, a récemment exprimé avec fermeté ses préoccupations concernant la cohésion interne des Républicains. Lors d’une intervention sur BFMTV, il a appelé Bruno Retailleau à « lever toute ambiguïté » sur la position du parti vis-à-vis du Rassemblement national. Bertrand affirme avoir déjà formulé cette exigence lors du dernier bureau politique.
La suspension de six membres des Républicains ayant rejoint le gouvernement de Sébastien Lecornu a ravivé les tensions. Face à cette situation, Xavier Bertrand insiste sur la nécessité d’une clarification immédiate. Il déclare : « Il faut de la clarté sur la ligne et dire clairement qu’il ne faut accorder ni une seule voix aux dirigeants des Insoumis, ni une seule voix aux dirigeants du RN. » Cette déclaration fait écho à la prise de position de Bruno Retailleau, qui avait précédemment appelé à ne pas soutenir « une seule voix à la gauche » lors d’une élection partielle dans le Tarn-et-Garonne.
Des tensions internes et des positions controversées chez Les Républicains
Au-delà de la question du positionnement face au RN, Xavier Bertrand cible également certaines personnalités du parti. François-Xavier Bellamy est notamment critiqué pour son soutien à une motion de censure déposée par l’extrême droite contre Ursula von der Leyen au Parlement européen. David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, est lui aussi mis en cause pour avoir réclamé la censure du gouvernement Lecornu et appelé à une présidentielle anticipée, une démarche jugée proche des positions du RN.
Dans ce contexte, Bertrand affirme : « Je débusquerai toutes celles et ceux qui sont ambigus ». Il revendique son rôle de rempart contre l’extrême droite, rappelant avoir déjà battu Marine Le Pen à deux reprises dans sa région. Cette posture s’inscrit dans la continuité de l’héritage gaulliste, auquel il se réfère explicitement.
Le gaullisme comme ligne de démarcation politique
Pour Xavier Bertrand, l’identité des Républicains doit rester fidèle à ses racines. Il souligne que « la vocation d’une famille politique issue du gaullisme n’est pas de monter sur le porte-bagage de l’extrême droite parce qu’il faudrait aller avec les vainqueurs ». Selon lui, toute tentative de rapprochement avec le RN ne serait soutenue que par « ceux qui ont baissé les bras » et « rêvent d’avoir une place auprès de Jordan Bardella ».
Ce débat interne met en lumière les fractures persistantes au sein de la droite française, alors que la question des alliances et des lignes rouges demeure au cœur des discussions stratégiques.



