La situation humanitaire à El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, suscite une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Selon les dernières données communiquées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 460 personnes ont perdu la vie dans une maternité de la ville, à la suite d’attaques récentes attribuées aux forces paramilitaires.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé une indignation profonde face à l’ampleur de la tragédie. Dans une déclaration officielle, il s’est dit « consterné et profondément choqué par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d’El-Fasher, au Soudan, à la suite des récentes attaques et de l’enlèvement de travailleurs de la santé ». Il a lancé un appel urgent : « Cessez le feu ! ».
La prise de contrôle d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, marque un tournant stratégique. Désormais, ces groupes paramilitaires dominent l’ensemble du Darfour, région qui représente près d’un tiers du territoire soudanais. Les FSR, qui ont instauré une administration parallèle, étendent leur influence sur l’ouest et une partie du sud du pays, reléguant l’armée régulière au nord, à l’est et au centre.
Violences au Darfour et risques de fragmentation du Soudan
Le spectre d’une nouvelle vague de massacres plane sur la région, ravivant le souvenir des violences des années 2000. Les spécialistes redoutent une division accrue du Soudan, déjà meurtri par plus de deux années de conflit armé. Les affrontements entre les forces gouvernementales et les milices paramilitaires menacent de replonger le Darfour dans une spirale de violences incontrôlées.
Face à cette escalade, l’OMS insiste sur le respect du droit international humanitaire. « Toutes les attaques contre les structures de santé doivent cesser immédiatement et sans condition. Tous les patients, le personnel de santé et les établissements de santé doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire », a martelé le chef de l’organisation.
Attaques contre les structures médicales et bilan humain
Depuis le début du conflit en avril 2023, l’OMS a recensé 185 attaques visant des infrastructures médicales, causant la mort de 1 204 personnes et faisant 416 blessés. Pour la seule année 2025, 49 attaques ont été enregistrées, entraînant 966 décès. Le massacre survenu à la maternité d’El-Fasher s’inscrit dans une série d’agressions systématiques contre les établissements de santé.
La communauté humanitaire internationale observe avec gravité l’évolution de la situation au Soudan. L’ampleur des violences et la multiplication des attaques contre les structures sanitaires soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée pour protéger les civils et garantir l’accès aux soins dans les zones de conflit.
