
Le paysage ferroviaire français connaît une nouvelle évolution majeure avec la nomination de Jean Castex à la tête de la SNCF. Ce mercredi, le conseil d’administration du groupe public a officialisé l’arrivée de l’ancien Premier ministre, également ex-dirigeant de la RATP, à la présidence-directrice générale de la société. Cette décision fait suite à l’adoption, le même jour, d’un décret en Conseil des ministres.
Jean Castex, âgé de 60 ans, a exprimé sa « fierté » d’intégrer une entreprise qu’il qualifie de « grande entreprise publique dont les missions sont au cœur de la vie quotidienne des citoyens ». Dans son communiqué, il a également souligné sa « détermination » à mener la SNCF et ses filiales – Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis – vers de nouveaux succès. Plusieurs axes stratégiques sont déjà identifiés : « l’amélioration permanente du service rendu aux voyageurs », « la transformation nécessaire pour gagner dans la concurrence », ainsi que « la modernisation du réseau ferré et son adaptation face au changement climatique ».
La succession de Jean-Pierre Farandou, désormais ministre du Travail, marque une étape importante pour le groupe. Castex a tenu à saluer l’action de son prédécesseur, rappelant que son mandat avait permis « la mise en œuvre de la réforme ‘pour un nouveau pacte ferroviaire’, le rétablissement des finances du groupe, un dialogue social soutenu et un engagement sans faille pour porter les besoins cruciaux de financements supplémentaires pour le réseau ferré ».
Jean Castex à la tête de la SNCF : enjeux et perspectives pour le rail français
Dans un contexte de transformation profonde du secteur, Jean Castex entend s’appuyer sur une méthode éprouvée. Dans un entretien accordé au Monde, il précise : « Un dialogue social exigeant et de qualité et une présence permanente sur le terrain. Je n’en connais pas d’autre. » Cette approche, déjà mise en œuvre lors de son passage à la RATP, lui a permis d’orchestrer sans heurts la gestion des transports en commun en Île-de-France pendant les Jeux olympiques de l’été 2024.
La question de la concurrence entre la SNCF et la RATP, que Jean Castex connaît intimement, se pose avec acuité. Interrogé sur d’éventuels conflits d’intérêts, il réaffirme sa volonté d’assurer une « stricte étanchéité » entre ses anciennes et nouvelles fonctions. Cette transparence vise à garantir l’équité dans les appels d’offres liés à l’ouverture à la concurrence de la gestion des réseaux locaux.
Jean Castex, qui se définit comme un « amoureux des trains », a dirigé la RATP depuis 2022, après avoir assumé les fonctions de Premier ministre durant la crise sanitaire du Covid-19. Son expérience à la tête de grandes institutions publiques et sa connaissance fine des enjeux de mobilité constituent des atouts majeurs pour piloter la SNCF dans une période charnière.
Défis de modernisation et adaptation climatique pour la SNCF
Parmi les défis prioritaires, la modernisation du réseau ferroviaire et son adaptation aux impératifs climatiques figurent en bonne place. Jean Castex a insisté sur la nécessité d’une « régénération » accrue des infrastructures, condition essentielle pour maintenir la compétitivité du rail face à la concurrence croissante et aux attentes des usagers.
Le nouveau PDG donne également « rendez-vous aux cheminots », affirmant vouloir les rencontrer rapidement et se tenir « à leur écoute et engagé à leurs côtés ». Cette volonté de proximité et de dialogue social s’inscrit dans la continuité de sa méthode de management, axée sur l’écoute et l’engagement collectif.



