L’ouragan Melissa frappe Cuba avec des vents violents dépassant les 200 km/h
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L’ouragan Melissa frappe Cuba avec des vents violents dépassant les 200 km/h


L’ouragan Melissa, d’une intensité remarquable, a abordé le territoire cubain dans la nuit du 29 octobre, après avoir durement frappé la Jamaïque. Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), le phénomène a été rétrogradé en catégorie 3, mais ses vents dépassaient toujours les 200 km/h mercredi matin. Cette tempête, oscillant entre les niveaux 3 et 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, demeure une menace majeure pour la région.

Le NHC a précisé dans son dernier bulletin : « Melissa devrait rester un ouragan puissant lorsqu’il traversera Cuba, les Bahamas et les environs des Bermudes. » Face à l’approche du cyclone, les autorités cubaines ont instauré l’état d’alerte dans six provinces orientales. Les populations, anticipant l’impact, se sont précipitées pour constituer des réserves de nourriture, de bougies et de piles depuis le début de la semaine.

Environ 735 000 personnes ont été évacuées, principalement dans les provinces de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo, selon les autorités locales. À El Cobre, la protection civile a dû intervenir pour secourir dix-sept personnes piégées par la montée des eaux et un glissement de terrain, d’après le quotidien d’État Granma. La mobilisation des secours reste intense face à la gravité de la situation.

Ouragan Melissa : impacts majeurs à Cuba, Jamaïque et Haïti

Haïti, voisine immédiate de Cuba, a ordonné la fermeture de ses écoles, commerces et administrations dès mercredi. Avant même d’atteindre la Jamaïque, Melissa avait déjà provoqué trois décès sur l’île, trois autres en Haïti et un en République dominicaine. La trajectoire du cyclone s’accompagne d’un lourd bilan humain et matériel.

Mardi, la Jamaïque a subi de plein fouet la violence de Melissa alors que l’ouragan était classé en catégorie 5, avec des rafales avoisinant les 300 km/h. Selon les archives météorologiques, il s’agit du cyclone le plus dévastateur jamais enregistré sur l’île.

Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holmes, a officiellement qualifié le pays de « zone sinistrée ». Desmond McKenzie, ministre des collectivités locales, a indiqué : « plus de 530 000 Jamaïcains (…) sont privés d’électricité. Des travaux sont actuellement en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux, les stations de pompage et les stations de traitement des eaux. »

Destruction des infrastructures et coupures massives d’électricité

La paroisse de Saint-Elizabeth, considérée comme le « grenier à blé » de la Jamaïque et peuplée de 150 000 habitants, a été particulièrement touchée, selon Desmond McKenzie : « Les dégâts à Saint-Elizabeth sont considérables (…) toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa ». Plusieurs hôpitaux figurent parmi les infrastructures endommagées.

Dans la région de Saint-Catherine, la rivière Rio Cobre est sortie de son lit, provoquant des inondations majeures et l’arrachement de clôtures et de toitures, comme l’a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. À Kingston, la capitale, les dégâts sont restés limités. Mathue Tapper, résident de 31 ans, témoigne : « J’ai l’impression que le pire est passé », tout en exprimant son inquiétude pour les zones rurales.

Inondations, glissements de terrain et risques accrus pour la population

Les autorités jamaïcaines avaient anticipé des rafales extrêmes, des inondations côtières et des pluies torrentielles susceptibles de provoquer des glissements de terrain catastrophiques. Un avertissement particulier avait été lancé concernant la présence de crocodiles, dont la dangerosité augmente lors des crues.

Le météorologue Kerry Emanuel a souligné : « l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent », insistant sur l’influence du changement climatique dans l’intensification rapide des tempêtes. Le réchauffement des océans favorise la multiplication de cyclones puissants, à l’image de Melissa.

Le dernier ouragan majeur à avoir frappé la Jamaïque était Gilbert, en septembre 1988, causant quarante morts et des destructions massives. Depuis, l’île a connu plusieurs épisodes cycloniques, dont Béryl en juillet 2024, qui n’avait toutefois pas touché terre.

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