Islamabad annonce l’échec des discussions pour une trêve entre le Pakistan et l’Afghanistan
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Islamabad annonce l’échec des discussions pour une trêve entre le Pakistan et l’Afghanistan


Les discussions menées entre le Pakistan et l’Afghanistan en vue d’établir une trêve durable après les récents affrontements meurtriers ont officiellement échoué, selon une déclaration d’Islamabad ce mercredi 29 octobre. Ces pourparlers, entamés dans un contexte de tension extrême, n’ont pas permis de désamorcer la crise frontalière qui a déjà coûté la vie à de nombreux civils.

Le ministre pakistanais de l’Information, Attaulah Tarar, a exprimé sa déception sur le réseau X, dénonçant l’attitude de la délégation afghane. « De manière regrettable, la partie afghane n’a donné aucune assurance, n’a cessé de s’écarter du problème central et s’est résolue à un jeu de reproches, de dérobades et de ruses », a-t-il affirmé. Après quatre jours de négociations à Istanbul, sous la médiation conjointe du Qatar et de la Turquie, aucun compromis n’a pu être trouvé.

La confrontation, d’une intensité inhabituelle, a débuté il y a deux semaines, lorsque les autorités talibanes ont lancé une offensive à la frontière, en réaction à des explosions survenues à Kaboul et attribuées au Pakistan. Un cessez-le-feu, obtenu grâce à l’intervention du Qatar il y a une dizaine de jours, avait permis de suspendre temporairement les hostilités. Toutefois, la frontière reste hermétiquement fermée, à l’exception du passage autorisé pour les migrants afghans expulsés du Pakistan.

Échec des négociations et tensions à la frontière afghano-pakistanaise

Le Pakistan, confronté à une recrudescence d’attaques visant ses forces de sécurité, attendait de ces négociations que Kaboul s’engage à ne plus héberger sur son territoire des groupes armés hostiles à Islamabad. Les talibans, de leur côté, rejettent toute accusation de soutien à ces organisations et affirment leur volonté de préserver l’intégrité territoriale de l’Afghanistan.

Un « dernier effort » a été tenté mardi, selon la partie pakistanaise, pour parvenir à un accord malgré l’intransigeance des talibans. Cités par des médias afghans, des responsables talibans ont qualifié les exigences pakistanaises de « déraisonnables et inacceptables », tout en réitérant que « les pourparlers restent la meilleure option de résoudre le conflit ».

Le week-end précédent, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, avait mis en garde contre le risque d’une « guerre ouverte » si aucun accord n’était trouvé. Mercredi, Attaulah Tarar a réaffirmé la détermination du gouvernement : « Nous continuerons de prendre toutes les mesures nécessaires possibles pour protéger notre population de la menace du terrorisme », promettant de « décimer les terroristes, leurs sanctuaires, leurs complices et leurs partisans ».

Crise sécuritaire et perspectives régionales

À ce stade, Kaboul n’a pas encore réagi publiquement à l’échec des négociations. La situation demeure donc extrêmement tendue, avec une frontière fermée et des populations civiles prises en étau. La persistance de cette impasse diplomatique accentue les risques d’escalade dans une région déjà marquée par l’instabilité.

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