
Les tensions entre le Cambodge et la Thaïlande ont récemment franchi un nouveau seuil de gravité. Après des affrontements particulièrement violents, les autorités cambodgiennes réclament un arrêt immédiat des combats. Au moins 33 personnes auraient perdu la vie dans ces échanges, et l’ampleur des hostilités inquiète la communauté internationale.
L’utilisation de moyens militaires importants tels que des avions de chasse, des chars d’assaut et des tirs d’artillerie a été rapportée. Cette escalade a contraint le Conseil de sécurité des Nations unies à organiser une réunion d’urgence pour examiner la situation et tenter d’endiguer la spirale de violence.
Le ministère de la Défense cambodgien a fait état de 13 morts et 71 blessés dans ses rangs, tandis que le bilan du côté thaïlandais s’élève à 20 morts. Ce nombre de victimes dépasse déjà celui enregistré lors des précédentes confrontations entre 2008 et 2011, qui avaient fait 28 morts.
Les combats ont provoqué le déplacement massif de populations. D’après les premières estimations, environ 138 000 Thaïlandais et plus de 35 000 Cambodgiens ont été contraints de quitter leurs foyers pour échapper à la violence qui sévit le long de la frontière.
Face à l’urgence, l’ambassadeur du Cambodge auprès des Nations unies, Chhea Keo, a déclaré : « Le Cambodge a demandé un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et nous avons également appelé à une résolution pacifique du conflit. » Cette déclaration illustre l’inquiétude grandissante causée par la situation sur le terrain.
Du côté thaïlandais, le ministre des Affaires étrangères, Maris Sangiamposa, répond en appelant le Cambodge « à cesser de violer la souveraineté thaïlandaise » et à privilégier le dialogue bilatéral. La Thaïlande se dit toutefois ouverte à des négociations pour tenter de calmer les tensions.
La Malaisie pourrait jouer le rôle de médiateur dans ce conflit, en facilitant les discussions entre les deux pays d’Asie du Sud-Est. La communauté internationale surveille donc de près les évolutions diplomatiques à venir, espérant une sortie de crise rapide.
La racine du différend demeure le tracé de la frontière commune, hérité de la période de l’Indochine française. Malgré une décision de la Cour internationale de Justice en 2013, des contestations subsistent et ont conduit à cette nouvelle flambée de violence, enclenchée en mai après la mort d’un soldat cambodgien lors d’un échange de tirs nocturne.



