Qui est Yassine El Azizi, l’homme qui a écopé de 30 ans de prison pour avoir percuté mortellement une gendarme ?
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Qui est Yassine El Azizi, l’homme qui a écopé de 30 ans de prison pour avoir percuté mortellement une gendarme ?


À Agen, la cour d’assises a prononcé une peine de 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Yassine El Azizi, reconnu coupable d’avoir mortellement percuté une gendarme lors d’une fuite en voiture à l’été 2020, dans le Lot-et-Garonne. L’homme de 31 ans était poursuivi pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Le verdict, jugé particulièrement sévère par la défense, a immédiatement suscité la réaction de l’avocat de l’accusé, Edouard Martial, qui a dénoncé : « C’est un véritable scandale. C’est un verdict extrêmement lourd, hors-sol. On va en appel ». Il a ajouté : « Il ne fallait surtout pas décevoir à la fois l’opinion publique et bien évidemment la gendarmerie. Ne pas faire l’effort humain, d’humanité vis-à-vis du verdict, ça me semble être proprement insupportable ».

Cette condamnation correspond à la peine maximale demandée par l’avocat général Pierre Sennes. Selon ce dernier, l’accusé « a pris délibérément l’option de foncer sur la gendarme dans une extrême violence ». Il a ajouté que « leurs regards se sont croisés », insistant sur l’absence totale d’excuses pour l’acte commis.

L’affaire a provoqué une vive émotion, notamment en raison du profil de la victime, Mélanie Lemée, ancienne championne de France militaire de judo et jeune officier de police judiciaire. Son décès avait marqué l’opinion, au point que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, lui avait rendu hommage lors de son premier déplacement officiel en région et lui avait attribué la Légion d’honneur à titre posthume.

Le drame s’est produit le 4 juillet 2020, lorsque Yassine El Azizi, refusant de se soumettre à un contrôle routier, avait tenté d’échapper à un second barrage des gendarmes. Il avait évité les herses placées sur la route et, dans sa manœuvre, heurté violemment la gendarme, qui n’a pas survécu à ses blessures.

Au moment des faits, l’accusé conduisait sans permis, sous l’emprise de stupéfiants, à plus de 150 km/h, et transportait 165 grammes de cocaïne dans son véhicule. Les experts cités pendant le procès ont affirmé qu’il « avait une visibilité parfaite » et n’a eu « aucune action sur la pédale de frein », restant « pied au plancher », ce qui fait de lui « un tueur ».

Face aux juges, Yassine El Azizi a reconnu avoir pris « des risques inconsidérés » et a déclaré « mériter la prison », tout en niant être « un meurtrier ». Il a expliqué : « Je vois le camion de gendarmerie, j’ai vu les herses au dernier moment et le collègue de la victime reculer mais elle, je ne l’ai pas vue », précisant que sa « seule volonté était de fuir ».

La défense estimait que le dossier relevait d’un homicide involontaire aggravé devant le tribunal correctionnel, et non d’une cour d’assises. Les recours engagés contre l’ordonnance de renvoi ont cependant été rejetés, tant par la chambre de l’instruction que par la Cour de cassation.

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