
Dans le conflit entre Israël et l’Iran déclenché par l’attaque israélienne du 13 juin, le missile iranien Fattah-1 attire particulièrement l’attention. Présenté au public en juin 2023, ce missile est qualifié d’hypersonique par le régime iranien. Son nom, qui se traduit par “victorieux”, semble être à la hauteur de ses ambitions militaires.
Les concepteurs du Fattah-1 affirment qu’il atteint une vitesse comprise entre Mach 13 et Mach 15, soit de 16.000 à 18.500 kilomètres par heure, avec une portée de 1.400 km. De plus, il est décrit comme très difficile à détecter et intercepter par les systèmes de défense actuels, ce qui suscite des réactions sur les réseaux sociaux.
Le missile a été utilisé par l’Iran le 18 juin, selon des déclarations officielles. Sur X, plateforme sociale, François Asselineau, président de l’UPR, a déclaré : « Aucun pays de l’OTAN, pas même les Etats-Unis, n’a de tels missiles ». Cette affirmation alimente le débat sur la véritable nature du Fattah-1.
Etienne Marcuz, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, précise qu’un missile est considéré comme hypersonique s’il dépasse Mach 5. Il ajoute que ce type de missile se distingue par sa capacité à manœuvrer dans l’atmosphère, contrairement aux missiles balistiques classiques.
Selon Marcuz, le Fattah-1, bien que tiré sur une trajectoire tendue et doté d’un petit moteur pour maintenir sa vitesse, n’est pas un véritable missile hypersonique. Il le qualifie plutôt d’hybride, car il est lancé avec un booster balistique et possède une capacité de manœuvre limitée.
La trajectoire du Fattah-1 le rend difficile à détecter par les radars, car elle est plus basse et plus tendue que celle des missiles balistiques conventionnels. Toutefois, il n’est pas totalement indétectable. Sa trajectoire imprévisible complique également son interception, nécessitant des intercepteurs très manœuvrables.
La production du Fattah-1 par l’industrie iranienne reste difficile à évaluer. Le nombre de ces missiles disponibles pour l’armée iranienne est incertain. Selon les experts, ils sont difficiles à identifier sur les images satellites car ils utilisent des propulseurs similaires à d’autres missiles.
Enfin, la comparaison technologique du Fattah-1 avec les arsenaux d’autres puissances militaires, notamment les pays de l’OTAN, suscite des interrogations. Fabien Hinz, spécialiste des missiles, souligne que malgré la propagande iranienne, le développement des missiles sol-sol iraniens progresse régulièrement.



