
Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a déclaré que son pays ne cèdera pas aux pressions extérieures, qu’il s’agisse d’une guerre ou d’une paix imposée. Ce message a été prononcé alors que le conflit avec Israël entrait dans son sixième jour, après que Téhéran ait été bombardé.
Selon le New York Times, Khamenei a quitté la capitale iranienne pour un lieu secret afin de rester en contact avec l’armée. Malgré les tensions croissantes, les États-Unis connaissent l’endroit où se cache le guide suprême, mais n’envisagent pas de l’éliminer pour le moment, a déclaré Donald Trump.
Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, pense que la mort de Khamenei mettrait fin au conflit. Cette idée a été exprimée au cours d’un entretien avec la chaîne américaine ABC. Mais qui est cet homme ciblé par deux nations ? Éléments de réponse.
Né en 1939 à Machhad, Ali Khamenei est issu d’une famille religieuse modeste. Il a poursuivi des études à Qom et s’est rapproché de l’ayatollah Ruhollah Khomeini. Dès 1963, il participe à des manifestations contre le shah d’Iran, ce qui lui vaut plusieurs arrestations.
Après la révolution de 1979, Khamenei devient un personnage clé du nouveau régime islamique. Il est nommé membre du conseil révolutionnaire et occupe divers postes, dont celui de représentant de Khomeini au conseil de la Défense, et participe à la gestion de la crise des otages américains à Téhéran.
Élu président de l’Iran en 1981, Khamenei est réélu en 1985. Ses mandats sont marqués par la guerre Iran-Irak. Malgré le pouvoir concentré entre les mains du guide suprême, il conserve des compétences résiduelles importantes, selon l’expert Kevan Gafaïti.
En 1989, après la mort de Khomeini, Khamenei devient le guide suprême de l’Iran. Les réformes constitutionnelles de la même année lui octroient des pouvoirs étendus. Depuis son accession à ce poste, il n’a plus quitté le pays, ses déplacements étant très secrets.
Khamenei a renforcé son emprise sur le pays au cours des dernières décennies. Il a réprimé les manifestations, notamment celles déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Selon l’ONG Hrana, au moins 19 000 manifestants ont été arrêtés et 530 tués en moins de six mois.
Dans le contexte régional, Khamenei a soutenu les alliés de l’Iran dans l’axe de résistance, comme le Hamas et le Hezbollah. Toutefois, les récents événements montrent que sa stratégie pourrait échouer, car les tensions s’intensifient autour des frontières iraniennes.
À 86 ans, Khamenei est confronté à une compétition interne pour le pouvoir. Selon Arash Azizi, chercheur à l’université de Boston, son règne pourrait être dans sa phase finale, accentué par le conflit actuel qui semble accélérer le processus de transition.



