Depuis le vendredi 15 novembre, quatre grands fournisseurs d’accès à Internet en France ont commencé à bloquer quatre sites pornographiques. Cette décision découle d’une injonction judiciaire, initiée par deux associations de protection de l’enfance, qui reprochent à ces sites de ne pas filtrer l’accès des mineurs.
Les sites concernés, Xhamster, Tukif, Mrsexe et Iciporno, sont mis en cause pour ne pas avoir de système efficace de vérification de l’âge de leurs utilisateurs. Actuellement, aucun site pornographique ne semble respecter cette exigence, selon les observations des associations.
La cour d’appel de Paris, dans une décision datée du 17 octobre, a jugé que “l’intérêt supérieur de l’enfant” prime sur d’autres droits, tels que la liberté d’expression. Le blocage doit se poursuivre jusqu’à ce que les sites prouvent qu’ils ont mis en place un contrôle fiable de l’âge des utilisateurs.
La cour a ciblé principalement les sites hébergés hors de l’Union européenne. Pour ceux situés dans l’UE, elle attend la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avant de statuer. Cette démarche reflète une approche mesurée et respectueuse des juridictions européennes.
Jean-Noël Barrot, alors ministre délégué chargé du Numérique, a salué cette action sur le réseau X, la qualifiant de “victoire majeure pour la protection de l’enfance en ligne”. Cependant, certains internautes expriment des doutes quant à l’efficacité réelle de ces blocages.
Ils soulignent notamment la profusion de sites pornographiques disponibles et la facilité avec laquelle de nouveaux sites peuvent être créés. De plus, des méthodes existent pour contourner les restrictions géographiques, rendant le blocage potentiellement inefficace.
L’Arcom, le régulateur français de l’audiovisuel, révèle que 2,3 millions de mineurs accèdent chaque mois à des sites pornographiques. Dès l’âge de 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant Internet visitent ces sites, ce qui souligne l’ampleur du phénomène.