La victoire de Donald Trump, une question d'éducation et de culture historique ?
Édito

La victoire de Donald Trump, une question d’éducation et de culture historique ?


Le 5 novembre 2024 sera marqué par le sceau du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un événement qui soulève une nouvelle fois des interrogations sur la conscience électorale du pays. Le dernier sondage en sortie des urnes dévoilé par la BBC révèlait que les électeurs diplômés avaient davantage voté pour Kamala Harris alors que les non-diplômés avaient davantage soutenu Donald Trump. Une tendance déjà mise à l’évidence dans d’autres pays avec une majorité de non-diplômés parmi les soutiens de l’extrême droite. Cette différence met en lumière une relation préoccupante entre le niveau d’éducation et les choix politiques.

Le manque de connaissance historique et de culture politique parmi les électeurs moins instruits constitue une vulnérabilité. Ce déficit de compréhension permet aux leaders populistes d’extrême droite d’exploiter des promesses souvent irréalisables. Prenons l’exemple de l’Italie où Giorgia Meloni a promis des mesures strictes contre l’immigration, y compris des déportations massives. Cependant, ces promesses se sont heurtés à des réalités complexes, car de nombreux pays d’origine des immigrés refusent de reprendre leurs ressortissants, quand il est possible de déterminer leur pays d’origine puisque que les migrants sans papiers effacent souvent leur identité, rendant leur expulsion difficile.

Ainsi, les discours populistes sur le contrôle des frontières s’effondrent face aux réalités du terrain. Comme le fait que l’immigration est souvent indispensable à l’économie, ce dont s’est également rendue compte Giorgia Meloni une fois au pouvoir. Toutes les études s’accordent à dire que les travailleurs immigrés occupent en effet souvent des emplois délaissés par les locaux, soutenant ainsi des secteurs clés de l’économie. Les électeurs moins éduqués sont ainsi souvent influencés par des discours populistes et alarmistes qui ne tiennent pas compte des réalités de terrain et des dynamiques économiques.

L’engagement isolationniste de Trump, notamment son refus de s’impliquer dans des conflits étrangers, est également un argument qui revient souvent parmi ses partisans. Un posture pour le moins sélective puisque sa volonté de sortir de l’OTAN et son intention de délaisser l’Ukraine entrent en contradiction avec son soutien inconditionnel à Israël face à l’Iran qui pourrait justement entraîner les États-Unis dans des conflits régionaux d’une magnitude peut-être encore plus importante que le cas ukrainien. Des contradictions qui illustrent encore une fois parfaitement les incohérences de son discours populiste.

Non seulement la victoire de Trump doit être perçue comme un signal d’alarme pour la démocratie américaine, surtout dans un contexte ou désormais, et à la différence de son premier mandat, il ne souffrera d’aucun contre-pouvoir puisque les Républicains ont rafflé tous les instruments politiques; mais elle reflète la poussée d’un électorat d’extrême droite dans de nombreux pays occidentaux qui, alliant souvent révisionnisme, conspirationnisme et manque de culture historique et politique, entraîne de plus en plus de pays occidentaux vers la reproduction d’erreurs du passé où faut-il le rappeler : le fascisme, le nazisme et nombre de régimes autoritaires et xénophobes sont arrivés au pouvoir par les urnes, ou tout du moins de manière légale.

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