Dans un contexte économique tendu, Boeing a annoncé une réduction significative de sa main-d’œuvre, estimée à environ 17 000 emplois. Cette décision intervient alors qu’une grève orchestrée par le syndicat des machinistes IAM paralyse les usines de Renton et d’Everett depuis la mi-septembre.
La grève, qui concerne plus de 33 000 ouvriers, affecte fortement la production des modèles 737, 777 et 767. Selon Standard & Poor’s, elle engendre des pertes financières de l’ordre d’un milliard de dollars par mois pour l’avionneur américain.
Kelly Ortberg, récemment nommé à la tête de Boeing, a communiqué aux 170 000 employés du groupe l’intention de réduire la taille de la main-d’œuvre d’environ 10 %. Il a indiqué que toutes les catégories de personnel seraient concernées.
Les mesures de chômage technique mises en place durant la grève seront suspendues. Boeing précise que des détails supplémentaires sur les licenciements seront partagés prochainement. Cette situation s’accompagne de retards dans la livraison de certains modèles d’avions.
Initialement prévu pour 2020, le 777-9 ne sera livré qu’en 2026, tandis que le 777-8 est reporté à 2028. La production du 767 cargo cessera en 2027, bien que la variante militaire KC-46A demeure en fabrication.
Ces ajustements affecteront les résultats trimestriels de Boeing, attendus le 23 octobre. L’entreprise anticipe une charge de 3 milliards de dollars, impactant principalement le programme 777X et le 767.
Le chiffre d’affaires de la branche Aviation commerciale est estimé à 7,4 milliards de dollars, avec une marge opérationnelle négative de 54 %. La branche Défense, Espace et Sécurité subira également une charge de 2 milliards de dollars.
Boeing fait face à une crise majeure, exacerbée par des problèmes de qualité et de sécurité, particulièrement après un incident sur un 737 MAX 9. L’entreprise est sous la surveillance de la FAA et fait l’objet de multiples enquêtes.
Malgré de longues négociations et l’intervention d’un médiateur fédéral, aucun nouvel accord de travail n’a été conclu avec le syndicat IAM. Les revendications portent sur des augmentations salariales et une meilleure sécurité de l’emploi.
Boeing a retiré sa dernière proposition lors des négociations, ce qui a entraîné des critiques de l’IAM. Le syndicat a affirmé que ce retrait “ne fera que compliquer la conclusion d’un accord”. Un rassemblement est prévu à Seattle pour soutenir le mouvement.
