Un groupe d’experts des Nations Unies a publié un rapport accablant concernant la situation politique au Nicaragua, accusant le président Daniel Ortega et sa vice-présidente, Rosario Murillo, de “coordonner” un système répressif. Ce rapport, présenté à Genève, met en lumière des violations graves des droits humains, qualifiées de crimes de lèse-humanité.
Les experts ont observé que des actes tels que la persécution politique, la privation de nationalité et des emprisonnements injustes se sont multipliés, souvent sans aucune forme de justice. Jan-Michael Simon, président du Groupe d’Experts en Droits Humains sur le Nicaragua (GHREN), a déclaré : “Aujourd’hui, le Nicaragua ne respecte même pas les standards minimaux d’indépendance judiciaire”.
Alors que Simon exposait ses conclusions, la Cour Suprême nicaraguéenne annonçait la déchéance de nationalité de 135 prisonniers politiques récemment libérés, qui ont été expulsés vers le Guatemala. Ces décisions incluent également la confiscation de leurs biens, justifiée par des accusations d’atteinte à la souveraineté nationale.
Les violations des droits humains ne se limitent pas au territoire nicaraguéen. Simon a souligné que “les victimes à l’étranger continuent d’être privées de leurs moyens de subsistance”, et que plus de 700 personnes ont été recensées comme victimes de ce phénomène. Ce rapport repose sur plus de 1 200 entretiens et l’analyse de près de 5 000 documents.
Les experts affirment avoir des raisons de croire que Ortega et Murillo sont les principaux responsables de ces crimes, mais ils identifient également un réseau répressif englobant au moins 66 membres de l’exécutif. Simon a précisé que “la concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants nicaraguéens renforce la répression, en particulier vis-à-vis du système judiciaire”.
Les abus incluent des détentions arbitraires et des tortures, avec un usage du droit pénal pour éliminer toute opposition. Les victimes se voient souvent contraintes de choisir entre l’emprisonnement et l’exil. Ce climat de terreur a des conséquences dévastatrices, affectant particulièrement les enfants de familles opposées au régime.