On connaît tous quelqu’un qui n’a jamais attrapé le Covid-19, alors que d’autres l’ont contracté plusieurs fois et ont même fini aux urgences. Ces personnes, surnommées les « Novid », semblent échapper mystérieusement au virus, malgré les vagues successives de contaminations.
Selon l’agence de santé publique britannique, entre 5 % et 20 % de la population locale n’aurait jamais été infectée par le virus. Une équipe de chercheurs britanniques et hollandais a tenté de percer ce mystère. Leur étude, publiée en juin dernier dans la revue scientifique Nature, avance plusieurs hypothèses.
Pour leurs travaux, les chercheurs ont sélectionné 36 jeunes adultes volontaires, tous n’ayant jamais été contaminés par le Covid-19 ni vaccinés. Ils leur ont administré une dose de SARS-CoV-2 pour observer leur réaction. Parmi ces volontaires, 16 ont été particulièrement étudiés.
Sur ces 16 personnes, six ont été testées positives avec des symptômes pendant plus de 48 heures, trois ont été positives sans symptômes, et sept ont été testées négatives. Ces derniers semblent avoir une capacité exceptionnelle à éviter le virus, même après une exposition directe.
Les scientifiques ont surveillé de près le sang et la muqueuse nasale de ces volontaires, analysant plus de 600 000 cellules. Les résultats montrent que les « Novid » ont développé des réponses immunitaires inédites dans le nez. L’Imperial College London, l’un des établissements ayant dirigé l’étude, indique que des niveaux élevés d’un gène appelé HLA-DQA2 avant l’exposition ont aidé à prévenir une infection prolongée.
« Ces résultats jettent un nouvel éclairage sur les premiers événements cruciaux qui permettent au virus de s’installer ou de l’éliminer rapidement avant l’apparition des symptômes », explique le Dr Marko Likolic de l’University College London. Comprendre ces réponses immunitaires pourrait servir de base au développement de traitements et de vaccins potentiels imitant ces réponses protectrices naturelles.
