Le 22 juillet 2024, le ministre de la Culture turc, Mehmet Nuri Ersoy, a annoncé la découverte d’une tablette datant de l’âge de bronze, comportant ce qui pourrait être le plus ancien bon d’achat du monde. Cette petite stèle d’argile, gravée en cunéiforme, a été retrouvée sur le site antique d’Aççana, dans la province d’Hatay, au sud de la Turquie.
La pierre, datée du 15ème siècle avant Jésus-Christ, mentionne l’achat d’une importante quantité de meubles en bois. Les archéologues ont mis à jour cette tablette lors de travaux de restauration après le séisme dévastateur qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février 2024.
Mehmet Nuri Ersoy a partagé cette découverte sur le réseau social X (anciennement Twitter), précisant que le texte est rédigé en akkadien. Selon l’index Mnamon, l’akkadien est “la branche linguistique orientale du sémitique, aujourd’hui disparue”, un mélange entre l’arabe et l’hébreu.
Pour l’instant, scientifiques et linguistes travaillent sur l’interprétation des gravures. Les premières lignes du texte évoquent une vente de meubles en bois, notamment des chaises, des tables et des tabourets. Le média Iflscience rapporte que l’identité des auteurs de la transaction est également inscrite sur la tablette.
Dans un communiqué, Ersoy a déclaré : “Nous pensons que cette tablette, qui pèse 28 grammes, offrira une nouvelle perspective en termes de compréhension de la structure économique et du système étatique de l’âge du bronze tardif“. La tablette mesure 4,2 cm sur 3,5 cm et est large de 1,6 cm.
En 2018, des archéologues avaient déjà découvert une autre tablette, aujourd’hui conservée au British Museum, également écrite en akkadien. Celle-ci ressemblait davantage à une plainte, où un client exprimait son mécontentement quant à la qualité du cuivre acheté.
L’écriture cunéiforme, inventée il y a plus de 5 500 ans, a été largement adoptée pendant trois millénaires dans la région du Moyen-Orient, notamment en Mésopotamie. Les populations babyloniennes, assyriennes et sumériennes l’utilisaient couramment. Cette écriture reste difficile à interpréter pour les scientifiques, mais ils espèrent désormais un soutien de l’intelligence artificielle, capable de lire et traduire l’akkadien.