En plein cœur de Dacca, la capitale du Bangladesh, une vague de violence a déferlé suite à des manifestations contre un système de quotas dans les emplois publics. La situation s’est rapidement envenimée jeudi 18 juillet, avec des affrontements entre étudiants et forces anti-émeutes.
Face à l’escalade de la tension, les autorités ont pris des mesures drastiques le vendredi suivant : interdiction de tout rassemblement et coupure d’internet sur l’ensemble du territoire. Ces décisions font suite aux violences qui ont éclaté lors des protestations estudiantines.
Dans ce contexte tendu, Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, figure emblématique de l’opposition bangladaise et membre influent du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a été arrêté par la police. Faruk Hossain, porte-parole des forces de l’ordre, a confirmé cette arrestation sans pour autant préciser les motifs exacts.
Les revendications initiales concernaient la suppression des quotas réservant un tiers des postes gouvernementaux aux descendants des héros nationaux. Toutefois, ces demandes pacifiques se sont heurtées à une répression brutale tant de la part des policiers que des groupes soutenant le gouvernement.
Un jeune manifestant contacté par Nicolas Rocca, journaliste chez RFI, témoigne depuis sa cachette : « La répression va sûrement s’intensifier ce vendredi… ». Il raconte avoir assisté à une escalade rapide de la violence durant les manifestations qu’il qualifie auparavant de pacifiques.
Cet étudiant universitaire exprime son désarroi face à la brutalité rencontrée : « Nous avons été conseillés… Ce gouvernement autocratique doit démissionner… ». Son appel au changement semble être un cri commun parmi les jeunes mobilisés dans le pays.
Le bilan humain est alarmant : plus d’une centaine d’agents de police et plusieurs dizaines de journalistes ont été blessés lors d’affrontements particulièrement violents. Les médias locaux rapportent également que près de 700 personnes auraient subi divers traumatismes liés aux confrontations directes avec les forces publiques.
Malgré l’appel au calme lancé par Sheikh Hasina, Première ministre en poste depuis quinze ans et fille du fondateur du Bangladesh, rien ne semble apaiser la colère populaire. Elle promet justice pour les victimes mais cela n’a pas suffi à endiguer l’élan contestataire qui dépasse maintenant largement le cadre initial des quotas d’emplois publics.