La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a publié un rapport alarmant sur la montée de l’antisémitisme en France. Selon ce document, les actes antisémites ont connu une hausse significative en 2023, avec notamment quatre fois plus d’incidents recensés par le ministère de l’Intérieur qu’en 2022.
Le président de la CNCDH, Jean-Marie Burguburu, souligne que cette augmentation est particulièrement notable après les attaques du Hamas contre Israël. Le premier trimestre de 2024 a même vu une escalade de 300% dans ces violences. Ce constat inquiétant intervient dans un contexte électoral tendu où La France insoumise fait face à des accusations d’alimenter ou relayer l’antisémitisme.
Les chercheurs mandatés par la CNCDH mettent en lumière une forme d’antisémitisme présente à gauche et chez certains proches des écologistes et insoumis. Cependant, ils affirment que cet antisémitisme “est sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national”.
Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH, réfute catégoriquement l’idée selon laquelle l’antisémitisme aurait migré vers l’extrême gauche :
« Dire que l’antisémitisme aurait migré à l’extrême gauche est totalement faux. »
Magali Lafourcade
Le rapport distingue entre “vieil” et “nouvel” antisémitisme, notant que si certains stéréotypes anciens persistent voire progressent, il y a également émergence d’un nouvel antisémitisme lié aux perceptions négatives d’Israël et attribué souvent injustement aux musulmans.
Malgré ce tableau sombre, le rapport conclut sur une note positive : jamais auparavant autant de Français ne s’étaient prononcés pour une lutte renforcée contre l’antisémitisme. Cette enquête menée par Ipsos pour la CNCDH confirme ainsi un désir collectif fort de mettre fin à cette haine ancestrale qui ronge notre société.
