Nicaragua : Le régime d'Ortega et Murillo a confisqué plus de 250 millions de dollars de biens
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Nicaragua : Le régime d’Ortega et Murillo a confisqué plus de 250 millions de dollars de biens


En Amérique centrale, le terme “piñata” évoque généralement des fêtes joyeuses. Cependant, au Nicaragua, il rappelle un chapitre sombre de l’histoire : les confiscations massives de propriétés après la défaite de la Révolution Sandiniste en 1990. Avant de céder le pouvoir à Violeta Barrios de Chamorro, les dirigeants sandinistes s’étaient approprié d’importants biens publics et privés.

La piñata, comme on l’appelle localement, a créé une dette colossale pour l’État nicaraguayen qui s’élevait à deux milliards de dollars. Une dette que le pays aurait dû finir de rembourser en 2023. Mais avant même que cette dette ne soit réglée, Daniel Ortega a engendré une nouvelle vague de confiscations suite aux protestations survenues en 2018.

Selon une étude de Observatorio Pro Transparencia y Anticorrupción (OPTA), jusqu’à présent, 135 propriétés ont été confisquées, représentant une valeur totale estimée à plus de 250 millions de dollars. Cette estimation n’est toutefois qu’une fraction du véritable montant des saisies effectuées par le régime Ortega-Murillo depuis 2018.

Le rapport souligne que quantifier précisément ces nouvelles expropriations est complexe car peu d’informations sont disponibles et la peur règne chez ceux qui souhaiteraient témoigner contre le régime oppressif. Malgré cela, OPTA a réussi à documenter certaines des propriétés illégalement saisies.

Après avoir violemment réprimé les manifestations anti-gouvernementales en 2018, Ortega et Murillo ont ouvert un nouveau front répressif : celui des expropriations foncières. Ces actions vont à l’encontre même de la Constitution du Nicaragua qui interdit explicitement toute forme de confiscation.

Les opposants aux gouvernement ne sont pas épargnés non plus : ils subissent également des confiscations de type commerciales. Jusqu’en avril 2024, 35 chambres et associations commerciales ont été dissoutes. Le gouvernement s’est emparé non seulement des immeubles mais aussi des parts dans diverses entreprises appartenant aux groupements professionnels.

L’étude met également en lumière comment les familles des opposants politiques sont affectées par ces mesures punitives. Par exemple, début février 2024, un condominium appartenant à la famille Chamorro Barrios situé dans la station balnéaire touristique San Juan del Sur a été saisi par la police.

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