La nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong Kong a été mise en application samedi, suscitant l’alarme de plusieurs pays occidentaux. Des peines de prison à perpétuité sont prévues pour des infractions graves telles que la trahison et l’insurrection. Cette législation vient compléter celle imposée par Pékin en 2020 suite aux manifestations pro-démocratie.
Le texte élargit le champ d’action de la loi précédente, ajoutant des catégories d’infractions comme l’espionnage et le vol de secrets d’État. Il a été adopté sans opposition au Conseil législatif de Hong Kong (LegCo), actuellement dépourvu de représentants opposés au gouvernement.
Les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont exprimé leur inquiétude face à cette loi qui pourrait porter atteinte aux droits fondamentaux. Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a souligné les risques potentiels pour la réputation financière internationale de Hong Kong.
John Lee, dirigeant hongkongais, défend cette loi comme un “moment historique”, nécessaire selon lui pour combler les lacunes sécuritaires existantes. La responsabilité constitutionnelle invoquée repose sur l’article 23 de la Loi fondamentale régissant Hong Kong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Cette loi vise également à contrer ce que John Lee appelle la “violence en noir”, référence directe aux mouvements prodémocratie de 2019 sévèrement réprimés par Pékin. Depuis lors, près de 300 personnes ont été arrêtées sous couvert de la loi sur la sécurité nationale.
Les sanctions incluent désormais une peine allant jusqu’à vie pour sabotage mettant en danger la sécurité nationale ou insurrection; 20 ans pour espionnage; et 14 ans pour “interférence extérieure”. Elle renforce aussi les dispositions contre toute incitation à la haine vis-à-vis du pouvoir chinois avec des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Avec cette nouvelle mesure, John Lee peut créer des infractions punissables jusqu’à sept ans de détention. Les militants basés hors du territoire ne sont pas épargnés puisque leurs passeports peuvent être annulés par le ministre de la Sécurité.
Les autorités policières voient leurs pouvoirs étendus permettant notamment une détention sans inculpation prolongée jusqu’à 16 jours. Des protestations mondiales sont attendues tandis que certains exilés tels que Leos Lee témoignent : “Hong Kong n’a plus ni démocratie ni liberté d’expression“.
En conclusion, cette nouvelle législation semble marquer un tournant décisif dans l’autonomie judiciaire et législative promise à Hong Kong durant cinquante ans après sa rétrocession – promesse aujourd’hui fortement compromise.