Face à la menace russe, les pays européens cherchent à renforcer leurs armées. Cependant, ils se heurtent au désintérêt des jeunes Européens pour le service militaire. Malgré une augmentation des dépenses et des campagnes de recrutement, l’Allemagne a vu ses effectifs diminuer de 1 500 soldats en 2023. La Bundeswehr prévoit d’atteindre 203 000 soldats d’ici 2031.
Le Royaume-Uni connaît également des difficultés à attirer de nouvelles recrues. Selon le UK Defence Journal, il y a eu plus de départs que d’arrivées dans les forces armées l’an dernier, et les objectifs annuels de recrutement ne sont pas atteints depuis 2010.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie met encore plus la pression sur ces États pour trouver des solutions. Mais pourquoi un tel manque d’intérêt ? Les valeurs de la jeunesse ont évolué : elles s’éloignent idéologiquement du monde militaire, avec une opposition aux guerres et un individualisme croissant qui néglige le patriotisme associé aux forces armées.
Les salaires peu compétitifs face au secteur privé constituent aussi un frein majeur. Vu les risques liés au métier militaire, il faudrait offrir des rémunérations bien supérieures pour séduire les candidats potentiels. Au Royaume-Uni notamment, le niveau bas d’investissements affecte négativement la qualité des logements destinés aux militaires.
Le déclin démographique pose également problème aux armées européennes ; avec une population vieillissante sur tout le continent, cela entraîne une baisse globale des effectifs disponibles pour le recrutement. Un autre obstacle serait lié à la santé publique : aujourd’hui beaucoup de jeunes souffrent d’un manque de condition physique nécessaire pour intégrer l’armée.
Pour remédier à cette situation critique où les armées semblent être en « mode panique », certaines pistes sont explorées comme celle permettant aux immigrants après plusieurs années de service d’accéder à la naturalisation.