Au Brésil, une enquête est en cours concernant l’utilisation d’un logiciel espion qui aurait permis de surveiller des adversaires politiques sous le mandat de l’ancien président Jair Bolsonaro. Cette affaire complexe a conduit à plusieurs limogeages au sein des services de renseignements et semble prendre de plus en plus d’ampleur.
La police brésilienne s’intéresse à un réseau présumé d’espionnage illégal mis en place durant la présidence de Bolsonaro, visant notamment ses opposants. Les investigations se sont intensifiées avec des perquisitions chez Carlos Bolsonaro, fils de l’ex-président et conseiller municipal à Rio.
L’affaire remonte à octobre 2023 lorsqu’une première opération policière aboutit à l’arrestation de deux agents soupçonnés d’avoir utilisé le logiciel israélien FirstMile. Acquis fin 2018 par le gouvernement brésilien, ce programme permettait la géolocalisation via les téléphones mobiles.
Les récentes perquisitions ont ciblé Alexandre Ramagem, ancien chef du service de renseignement brésilien (Abin) et proche confident de Bolsonaro. Un document judiciaire évoque l’existence d’une « structure parallèle » au sein même de l’Abin pour mener ces surveillances illicites.
Carlos Bolsonaro est également suspecté dans d’autres affaires, notamment celle du « cabinet de la haine », accusée d’être une milice numérique responsable du dénigrement des opposants sur internet. En outre, Gustavo Bebianno avait mentionné avant son décès l’idée proposée par Carlos d’établir une “Abin parallèle”.
Selon les médias locaux, des centaines de personnalités auraient été espionnées illégalement. Parmi elles figurent le juge Alexandre de Moraes qui avait ordonné diverses enquêtes contre Bolsonaro et sa famille. C’est aussi lui qui autorisa les perquisitions chez Ramagem et Carlos Bolsonaro.
Un extrait judiciaire indique : « Les éléments recueillis jusqu’à présent montrent que cette organisation criminelle infiltrée dans l’Abin a usé méthodes illégales pour agir clandestinement contre ceux considérés comme opposants ». D’autres figures importantes telles qu’un autre juge suprême ou un ex-président du Parlement furent également cibles potentielles.
Face aux accusations, Jair Bolsonaro nie avoir reçu quelconques informations sur la localisation individuelle venant de l’Abin et prétend être victime d’une persécution politique – allégations balayées par Lula da Silva. Son fils Carlos défend également son innocence quant à tout lien avec ces activités suspectes.
Pour Lula da Silva, cette situation soulève un problème sérieux lié à la fiabilité des services secrets nationaux; déjà certains responsables ont été destitués suite aux découvertes faites pendant l’enquête. De plus, ces suspicions mettent en lumière les pratiques controversées du gouvernement précédent selon Paulo Baia, politologue interrogé par AFP.
Reste maintenant à voir si ce scandale affectera durablement le camp politique associé à Jair Bolsonaro ; les futures élections municipales pourraient apporter quelques indications supplémentaires sur cet impact potentiel.